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esté informé par les prévost des marchands et eschevins de sa bonne ville de Paris, que les propriétaires des maisons de la place Royalle, auroient proposé entre eux de faire un fonds pour faire entourer la dicte place d’une grille de fer avec des ornements au lieu des barrières de bois dont elle est présentement environnée, en contribuant à ceste effect certaine somme pour chacun pavillon de la dicte place, et qu’ils auroient ensuitte requis les dits prévost des marchands et eschevins de prendre la conduitte du d. ouvrage, etc… Sa Majesté estant en son conseil, a permis et permet aux dits prévost des marchands et eschevins, d’ordonner de la conduitte des dits ouvrages proposez pour l’embellissement de la dicte place Royale, etc., signé Boucherat, Colbert. » (Arch. du royaume, section administrative, registre E, no 1,812.)

On voyait sur cette grille, à deux de ses entrées, le portrait en médaillon de Louis XIV. Cette grille coûta 35,000 livres.

Arrêt du conseil (25 avril 1783.) — « Sur ce qui a été représenté au roy étant en son conseil par le prévôt des marchands et échevins de la ville de Paris, Sa Majesté a ordonné et ordonne qu’il sera planté une allée de deux rangs d’arbres dans l’intérieur des grilles de la place Royale, laquelle aura 18 pieds de largeur, laissant aux quatre entrées principales un intervalle de 12 toises pour découvrir la statue équestre de Louis XIII qui est au milieu. Fait au conseil d’état du roi, Sa Majesté y étant, tenu à Versailles le 25 avril 1783, signé Amelot. » (Arch. du royaume section domaniale, série 9, no 1,232.)

Mais l’ouragan révolutionnaire avait dispersé les nobles propriétaires des riches hôtels situés autour de cette place dont on allait bientôt effacer le nom.

Séance du 19 août 1792. — Huguenin, président. « Il est arrêté que la section dite ci-devant de la place Royale, sera nommée à l’avenir section des Fédérés, et que la place et la rue ci-devant royales seront nommées place et rue des Fédérés. » (Extrait des registres de la commune, tome 9, page 280.)

La place Royale avait encore à subir plusieurs métamorphoses patronymiques.

Convention nationale. — Séance du jeudi 4 juillet 1793. — « Les citoyens de la section de la place des Fédérés, au nombre de 866, ont entendu pendant deux jours la lecture de la déclaration des droits de l’homme et de l’acte constitutionnel, et les ont sanctionnés par appel nominal et à l’unanimité.

» Un citoyen de cette section demande à ce qu’elle soit autorisée à changer son nom de place des Fédérés en icelui de l’Indivisibilité. (On applaudit.) Cette proposition est décrétée. » (Moniteur du 6 juillet 1793.)

« Paris, le 26 fructidor an VIII de la république française une et indivisible. — Le ministre de l’intérieur au citoyen Frochot, préfet de la Seine.

» L’arrêté des consuls du 17 ventôse dernier porte : Article 1er, citoyen préfet, que le nom du département qui aura payé au 20 germinal la plus forte partie de ses contributions, sera donné à la principale place de Paris.

» Les consuls se sont fait rendre compte de l’état des contributions à cette époque : il en résulte que les trois départements les plus avancés sont ceux de l’Arriège, du Jura et des Vosges ; mais que ce dernier l’emporte, parce qu’il ne devait rien sur l’arriéré, qu’il avait payé plus de moitié sur la contribution foncière, et qu’enfin en six mois il a payé 13/20es d’une année de contributions.

» Je vous invite en conséquence à donner le nom de place des Vosges à la place connue ci-devant sous le nom de place Royale, la seule dont le nom puisse être changé. Vous voudrez bien donner de la publicité à cette décision, et veiller à ce que l’inscription soit placée pour le 1er vendémiaire. Je vous salue, etc… Signé Lucien Bonaparte.»

En vertu d’un arrêté préfectoral du 27 avril 1814, la place Royale a repris sa première dénomination. — Une ordonnance royale du 14 février 1816 prescrivit le rétablissement de la statue équestre et en marbre de Louis XIII. — De nombreux embellissements exécutés depuis ont fait de la place Royale l’une des plus jolies promenades de Paris. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Royale-des-Tuileries (rue).

Commence à la place de la Concorde, nos 2 et 4 ; finit à la place de la Madeleine, nos 1 et 2. Le dernier impair est 27 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 282 m.1er arrondissement : de 1 à 17, quartier des Champs-Élysées ; de 2 à 12, quartier des Tuileries ; le surplus dépend du quartier de la Place-Vendôme.

Cette rue a remplacé le cours ou rempart qui s’étendait jusqu’au jardin des Tuileries. Elle a été exécutée en vertu des lettres-patentes du 21 juin 1757, registrées en parlement le 6 juillet suivant. Le roi ordonna : « que les façades des constructions à élever dans la nouvelle rue seraient établies d’après une architecture uniforme. » À ces lettres-patentes était annexé un plan qui assignait à cette voie publique le nom de rue Royale. Les alignements furent tracés conformément à un arrêt du conseil du 14 novembre 1757. Des lettres-patentes du 30 octobre 1738 maintinrent les conditions relatives à la symétrie des façades, mais ces dispositions ne furent point exécutées en ce qui concernait la partie comprise entre les rues Saint-Honoré et du Faubourg-Saint-Honoré et la place de la Madeleine. La dénomination affectée à cette rue et qui avait pour but de rendre hommage à sa majesté Louis XV, fut confirmée par un arrêt du conseil du 11 mars 1768. Vers 1792, elle prit le nom de rue de la Révolution ; en 1795, celui de la Concorde. Enfin, en vertu d’un arrêté préfectoral du 27 avril 1814, son premier nom lui a été rendu. Une ordonnance royale du 2 juin 1824 fixa la largeur de cette voie publique à 43 m., depuis les rues Saint-Honoré et du Faubourg-Saint-Honoré jusqu’à la place de la Madeleine. Le 2 septembre 1826, une autre