Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/588

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Au no 11, on remarque le Réservoir des eaux de l’Ourcq.

Lorsque l’on a construit l’aqueduc de ceinture sur le front nord de Paris, en le soutenant au niveau du bassin de la Villette, on a eu pour but d’y embrancher au droit des rues principales, des conduites d’un grand diamètre et qui après avoir, par leurs ramifications, alimenté la rive droite, traversent la Seine par les ponts pour porter les eaux dans tous les quartiers de la rive gauche où la pression naturelle peut les faire monter.

Mais on conçoit que dans un aussi long parcours, ces conduites, en raison de tous les écoulements qu’elles desservent, doivent être épuisées à leur extrémité. Afin d’y ranimer leur service, on a imaginé d’y établir des réservoirs qui sont remplis pendant la nuit et vidés pendant le jour. Le réservoir de la rue Saint-Victor est le premier qui ait été construit.

Par délibération du 26 février 1836, le conseil municipal a voté l’établissement d’un second réservoir sur les terrains appartenant à la ville, et situés dans la rue Racine prolongée. Ce projet a été approuvé par le ministre de l’intérieur le 9 mai suivant, et les travaux ont été terminés en 1839. La construction de ce réservoir offre le premier exemple de l’emploi exclusif du béton hydraulique : les couronnement des murs seulement sont en pierre. Occupant une partie des anciens fossés de l’enceinte de Philippe-Auguste, il a été nécessaire d’en appuyer les fondations sur des terrains solides qui sont recouverts d’environ 10 m. par des remblais provenant du comblement de ces fossés. Les fondations consistent dans cent piliers, soutenant cinq rangs de voûtes longitudinales, et dix-neuf rangs de voûtes transversales au-dessus desquelles sont les bassins de 4 m. de profondeur. Le réservoir occupe un espace de 1,690 m. superficiels et se compose de trois bassins qui contiennent environ 6,000 m. cubes d’eau. La dépense occasionnée par cette utile opération s’est élevée à 211,906 fr. 15 c.

Radzivill (passage).

Commence à la rue Neuve-des-Bons-Enfants, no 37 ; finit à la rue de Valois-Palais-Royal, no 48. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Son nom lui vient du prince polonais Radzivill, propriétaire de l’hôtel, maintenant appelé hôtel de Hollande.

Rambouillet (rue de).

Commence à la rue de Bercy, no 61 ; finit à la rue de Charenton, no 140 bis. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par des haies ; le dernier pair est 20. Sa longueur est de 544 m. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

Cette rue a pris son nom d’un sieur de Rambouillet qui, en 1676, y fit construire une maison magnifique et planter un jardin dont la beauté servit de modèle. Dans cette propriété dite le Jardin de Neuilly ou les Quatre Pavillons, étaient reçus les ambassadeurs des puissances étrangères non catholiques. Ils partaient de cet endroit le jour de leur entrée solennelle dans Paris. Cette riche habitation fut acquise, en 1720, par une personne qui, préférant l’utile à l’agréable, ne laissa subsister que le logement du jardinier, changea les bocages en vergers et les parterres en marais potagers. — Une décision ministérielle du 16 ventôse an XII, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 1er juin 1828, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 12 m. Les constructions riveraines sont alignées, à l’exception d’un bâtiment dépendant de la propriété no 4.

Rambuteau (rue de).

Commence à la rue du Chaume, nos 15 et 19 ; finit maintenant aux rues des Piliers-aux-Potiers-d’Étain, no 30, et Pirouette, no 2, et doit se terminer à la place de la Pointe-Saint-Eustache. Le dernier impair est 75 ; le dernier pair, 70. Sa longueur est de 747 m. — De 1 à 17 et de 2 à 12, 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété ; de 19 à 61 et de 14 à 54, 7e arrondissement, quartier Sainte-Avoie ; de 63 à 75 et de 56 à 70, 6e arrondissement, quartier des Lombards. La partie comprise entre les rues Saint-Denis et des Piliers n’est pas encore numérotée. Le côté gauche et le côté droit entre les rues de Mondétour et Pirouette, dépendent du 4e arrondissement, quartier des Marchés ; le surplus du côté droit est du 5e arrondissement, quartier Montorgueil.
§ Ier. — Historique de la rue.

Au nombre des projets proposés par la Commission des Artistes, instituée sous la république, on remarque le percement d’une rue de 10 m. de largeur qui, prolongeant la rue de Paradis au Marais, et formant un coude à sa jonction avec la rue Beaubourg, devait aboutir à la place de la Pointe-Saint-Eustache.

À l’administration actuelle appartient l’honneur d’avoir exécuté ce percement, qui est sans contredit le plus utile de tous ceux dont la réalisation a été effectuée depuis un demi-siècle.

Une ordonnance royale du 5 mars 1838 porte ce qui suit : « Louis-Philippe, etc… Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : Article 1er. L’administration municipale de la ville de Paris est autorisée à ouvrir une rue de grande communication dans cette ville, à partir de la rue de Paradis-au-Marais jusqu’à la place de la Pointe-Saint-Eustache. Les alignements de cette rue, dont la largeur est fixée à 13 m., sont arrêtés suivant le tracé des lignes rouges sur le plan ci-annexé. L’exécution des d. alignements est déclarée d’utilité publique. — Art. 2. Le préfet du département de la Seine, agissant au nom de la ville de Paris, est autorisé à acquérir, soit de gré à gré, soit par voie d’expropriation, conformément à la loi du 7 juillet 1833, les immeubles ou portions d’immeubles dont l’occupation serait nécessaire pour effectuer le percement de la nouvelle rue. » — On a commencé immédiatement l’ouverture de cette rue, qui sera prochainement terminée