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Louis XIV érigea le village de Chaillot en faubourg de Paris, on fit des réparations à cette église. Le sanctuaire fut rebâti. Vers 1740 on reconstruisit la nef et le portail. Cette église devint propriété nationale en 1790 et fut vendue le 8 fructidor an IV. La ville de Paris racheta cet édifice le 24 septembre 1821, moyennant la somme principale de 38,000 francs et une rente perpétuelle sur l’État de 530 francs au nom et au profit de la fabrique de Chaillot pour l’acquittement des services religieux dont l’immeuble se trouve grevé. Cette église est aujourd’hui la 3e succursale de la paroisse de la Madeleine.

Pierre-des-Arcis (rue Saint-).

Commence à la rue Gervais-Laurent, no  11 ; finit à la rue du Marché-aux-Fleurs, nos 3 et 5. Pas de numéro. Sa longueur est de 24 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

C’était autrefois un passage qui longeait l’église Saint-Pierre-des-Arcis dont nous avons parlé à l’article de la rue du Marché-aux-Fleurs. En vertu d’une décision ministérielle du 9 juillet 1816, cette rue, dont la largeur varie de 1 m. à 2 m., a été fermée à ses deux extrémités. Il n’existe pas d’alignement pour la rue Saint-Pierre-des-Arcis.

Pierre-Gros-Caillou (église Saint-).

Située dans la rue Saint-Dominique, entre les nos 190 et 192. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

« Louis, etc… Les curé et marguilliers de l’église et paroisse de Saint-Sulpice de Paris et les habitans du lieu appelé le Gros-Caillou en la ville de Paris, nous ont fait représenter, que le quartier du Gros-Caillou étant considérablement éloigné de la dite église de Saint-Sulpice, les paroissiens qui l’habitent ne se trouvent pas en état de remplir comme ils le souhaiteraient les devoirs de la religion dans leur paroisse aux jours de fêtes et dimanches ; ce même éloignement étant aussi lors pénible aux ecclésiastiques préposés pour l’administration des sacremens et pouvant donner lieu à des inconvénients fascheux, etc., nous avons permis et permettons par ces présentes signées de notre main, aux exposans de faire construire sur le terrain acquis par le contrat du 1er aout 1735, une chapelle de la grandeur et de l’élévation convenables pour la célébration de la messe, etc. Permettons en outre pendant l’espace de trois années seulement, les questes que les dits exposans jugeront nécessaires pour parvenir à la construction entière et parfaite de la d. chapelle et à ses autres besoins, à la charge qu’il en sera rendu compte aux dits curé et marguilliers. Au moyen de l’établissement de la d. chapelle, les habitans du Gros-Caillou pourront sé dispenser de faire leur communion pascale et de rendre le pain béni en l’église de la paroisse de Saint-Sulpice, etc. Donné à Versailles, au mois de février 1737, et de notre règne le 22e. Signé Louis. » (Bureau de la Ville, reg. H., no  1858, fo 112).

Ces lettres-patentes ont été registrées en parlement le 27 mars suivant. La première pierre de cette chapelle fut posée le 19 mars 1738, et la première messe célébrée le 13 août suivant. Par décret du 17 août 1776, rendu sur la demande des habitants du Gros-Caillou, dont le nombre s’élevait alors à 11 ou 12,000, l’archevêque autorisa l’érection de cette chapelle en cure. Des lettres-patentes du mois de janvier 1777 confirmèrent ce décret, et dans le courant de la même année l’église fut agrandie sous la direction de Chalgrin, architecte. Supprimée vers 1792, l’église Saint-Pierre au Gros-Caillou devint propriété nationale et fut vendue le 7 fructidor an VI, puis démolie peu de temps après. Une ordonnance royale du 10 avril 1822 autorisa le préfet de la Seine à faire l’acquisition, au nom de la ville de Paris, de l’emplacement occupé par l’ancien édifice, afin de faire construire sur ce terrain une église dont le plan avait été approuvé par le conseil des bâtiments civils, et la dépense fixée à 354,541 fr. 90 c. L’acquisition eut lieu le 15 mai de la même année, et les travaux, dirigés par M. Godde, architecte, furent terminés en 1823. L’église Saint-Pierre au Gros-Caillou est aujourd’hui succursale de la paroisse Saint-Sulpice.

Pierre-Levée (rue).

Commence à la rue des Trois-Bornes, nos 3 et 5 ; finit à la rue Fontaine-au-Roi, nos 10 et 12. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 267 m. — 6e arrondissement, quartier du Temple.

Elle a été tracée, en 1782, sur des terrains en marais. Sa largeur fut fixée à 30 pieds (9 m. 74 c.). En creusant le sol de cette voie publique, on trouva une pierre d’une forte dimension que plusieurs savants présumèrent avoir fait partie d’un autel druidique. Ce monument de nos ancêtres consistait en un groupe de plusieurs pierres, dont l’une plus large, était élevée sur deux autres qui lui servaient de soutiens, et qui formaient dans leur ensemble un oratoire rustique. Cette voie publique, dans laquelle on ne voyait que de rares et chétives constructions, devint bientôt un réceptacle d’ordures et servit de refuge aux malfaiteurs. Une ordonnance de police en prescrivit la fermeture en 1810. Au mois d’août 1825, huit propriétaires riverains demandèrent la réouverture de cette rue, offrant de livrer gratuitement le terrain nécessaire à son élargissement, de l’éclairer et de la paver à leurs frais. Deux propriétaires seulement s’opposèrent à l’abandon gratuit de leur terrain. Le conseil municipal, dans sa séance du 12 juillet 1826, fut d’avis d’autoriser la réouverture à condition que tous les riverains feraient le pavage et l’éclairage à leurs frais, et livreraient sans indemnité le terrain nécessaire à cet élargissement. L’opposition des deux propriétaires dont nous avons parlé amena le conseil municipal à modifier sa délibération. Dans sa séance du 27 juillet 1827, il s’exprime ainsi : « Il y a lieu d’autoriser l’ou-