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geur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 21 juin 1826. — Les maisons nos 13, 16 et 18 sont alignées ; celles qui portent les nos 1, 3, 5, 7, 9 et 11, devront reculer de 4 m. environ. Les propriétés nos 2, 4, 6, 8, 10, 12 et 14 sont soumises à un retranchement qui n’excède pas 35 c. — Conduite d’eau depuis la rue de la Lune jusqu’au boulevart. — Éclairage au gaz (compe Française).


Barbet de Jouy (rue).

Commence à la rue de Varennes, nos 33 et 35 ; finit à la rue de Babylone, nos 32 et 36. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 400 m. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Cette rue a été ouverte et dénommée en vertu d’une ordonnance royale du 8 mai 1838, qui a imposé au sieur Barbet de Jouy, propriétaire, les conditions suivantes : de céder gratuitement à la ville de Paris le sol de la nouvelle voie publique ; — de supporter les frais de premier établissement de pavage et d’éclairage par le gaz et de trottoirs, y compris les frais de relevé à bout de pavage ; en outre, les frais de premier établissement de deux bornes-fontaines ; — de donner au nivellement une pente d’un centimètre au moins par mètre, et d’exécuter les travaux de pavage en chaussée bombée, ceux des trottoirs et des bornes-fontaines, suivant les plans et sous la surveillance des ingénieurs de la ville de Paris ; — enfin, de n’élever qu’à une hauteur de 16 m. 50 c. les bâtiments qui seront construits dans la nouvelle rue. — Conduite d’eau depuis la rue de Varennes jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Française).


Barbette (rue).

Commence à la rue des Trois-Pavillons, nos 7 et 9 ; finit à la rue Vieille-du-Temple, nos 82 et 84. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 165 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

L’hôtel Barbette, qui a donné son nom à cette voie publique, tirait sa dénominations d’Étienne Barbette, maître des monnaies en 1298. Le roi Philippe-le-Bel, conseillé, dit-on, par ce financier, altéra trois fois les monnaies. Le peuple, pour en tirer vengeance, se porta en foule à l’hôtel Barbette, brûla, détruisit cette maison de plaisance, et arracha tous les arbres du jardin. Le roi, pendant cette émeute, s’était réfugié au Temple avec ses barons ; une partie des insurgés vint l’y assiéger en proférant ces cris : À bas Philippe-le-Bel ; à bas le faux monnoyeur !… — La sédition s’étant calmée, le roi fit pendre vingt-huit prisonniers aux quatre entrées de Paris. — Cet hôtel appartint, en 1403, à Jean de Montagu, souverain maître d’hôtel du roi et vidame de Laonois, qui le vendit cette même année à la reine Isabeau de Bavière, femme de Charles VI. — C’est là, dit Sauval, qu’en 1407 elle accoucha d’un enfant mort. En sortant de cet hôtel le 23 novembre 1407, le duc d’Orléans fut assassiné à la porte Barbette (voir l’article de la rue Vieille-du-Temple). L’hôtel Barbette, en changeant de propriétaires, conserva néanmoins son nom primitif. Il passa à Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, maîtresse d’Henri II. Les duchesses d’Aumale et de Bouillon le vendirent en 1561 à plusieurs particuliers, qui couvrirent son emplacement de maisons, et percèrent une rue qui fut achevée en 1563. On lui donna le nom de rue Neuve-Barbette, pour la distinguer de la rue Vieille Barbette (c’était la dénomination affectée alors à une partie de la rue Vieille-du-Temple). — Une décision ministérielle du 13 thermidor an VII, signée Quinette, avait fixé sa largeur à 8 m. ; cette largeur a été portée à 10 m. par une ordonnance royale du 12 juillet 1837. Les maisons de cette rue sont soumises à un retranchement de 1 m. 50 c. — Conduite d’eau depuis la rue Vieille-du-Temple jusqu’à la borne-fontaine.


Barillerie (rue de la).

Commence aux quais Desaix et de l’Horloge ; finit aux quais du Marché-Neuf, no 54, et des Orfèvres, no 2. Le dernier impair est 41 ; le dernier pair, 32. Sa longueur est de 219 m. — Les nos impairs sont du 9e arrondissement, quartier de la Cité ; le côté opposé dépend du 11e arrondissement, quartier du Palais-de-Justice.

La première partie de cette rue voisine du pont au Change, portait anciennement la dénomination de rue Saint-Barthélemy, parce que l’église paroissiale et royale de ce nom y était située (voir article Flore, passage de). La deuxième partie, depuis la rue de la Calandre jusqu’au pont Saint-Michel, était appelée, dès l’an 1280, Barilleria. Le poète Guillot, à la même époque, la nomme la Grand’Barisserie. Cette qualification de grande, lui a été donnée sans doute pour la distinguer d’une ruelle de la Barillerie qui lui était parallèle et qui allait de la rue de la Calandre à la rivière. Cette même partie se nommait, en 1398, rue du Pont-Saint-Michel. Quelques auteurs prétendent que le nom de Barillerie lui fut donné parce qu’elle était habitée par des marchands de tonneaux et de barriques. — Arrêt du conseil. Versailles, 25 septembre 1784. — « Le roi étant en son conseil, a ordonné et ordonne que sous la conduite et la direction des sieurs Desmaisons et Antoine, architectes de sa majesté, etc… il serait incessamment construit dans toute la longueur de la rue de la Barillerie, à partir de l’un des pavillons formant aujourd’hui l’entrée de la cour du May jusqu’à la rue Saint-Louis, et dans la rue Saint-Barthélemy, à partir de l’autre pavillon jusqu’à l’autre partie occupée par les requêtes de l’hôtel, deux nouveaux corps de bâtiments tels qu’ils sont figurés aux plans et élévations qui en ont été dressés par lesdits sieurs Desmaisons et Antoine, etc… Veut en conséquence, sa majesté, que pour former devant la partie de ces nouveaux bâtiments, qui doit régner le long de la rue de la Barillerie, à partir de l’entrée de la cour du May jus-