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sur un brancard, dans une salle basse de leur hospice. Agenouillée devant les restes du héros, la sœur Thérèse pria Dieu toute la nuit ; et le lendemain, la famille du maréchal les fit pieusement inhumer au cimetière du Père-Lachaise.

Odéon (carrefour de l’).

Commence aux rues de l’École-de-Médecine, no 43, et des Boucheries, no 1 ; finit aux rues Monsieur-le-Prince, no 1, et des Quatre-Vents, no 2. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 55 m. — 11e arrondissement : les numéros impairs sont du quartier de l’École-de-Médecine ; les numéros pairs, du quartier du Luxembourg.

Il faisait autrefois partie de la rue de Condé, ainsi que l’indique le plan de Jaillot. Le plan de Verniquet ne lui donne pas de dénomination. En 1801, il a reçu le nom de carrefour de l’Odéon. — Une décision ministérielle du 4 nivôse an IX, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 18 m. En vertu d’une ordonnance royale du 21 juillet 1843, cette moindre largeur est portée à 22 m. Propriétés nos 1, 3, 5, retranch. 9 m. 40 c. ; de 7 à 15, ret. 4 m. 70 c. ; de 2 à 8, ret. 3 m. 40 c. à 4 m. ; 10 et 12, ret. réduit 2 m. 80 c. ; 14, ret. 3 m. 50 c. ; 16, ret. 3 m. 10 c. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Odéon (place de l’).

Située devant le théâtre. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 6. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Cette place a été construite sur l’emplacement de l’hôtel de Condé, en vertu des lettres-patentes du 10 août 1779, registrées au parlement le 7 septembre suivant. Sa forme est demi-circulaire. Elle a 37 m. 40 c. de rayon. — Cette dimension a été maintenue par une décision ministérielle en date du 4 nivôse an IX, signée Chaptal, et par une ordonnance royale du 12 mai 1841. Sa dénomination primitive fut celle de place du Théâtre-Français. (Voyez théâtre de l’Odéon.) — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Odéon (rue de l’).

Commence aux rues Monsieur-le-Prince, no 2, et de Condé, no 1 ; finit à la place de l’Odéon, nos 1 et 2. Le dernier impair est 35 ; le dernier pair, 38. (Les numéros continuent ceux du carrefour de l’Odéon.) Sa longueur est de 176 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

L’ouverture de cette rue, sur l’emplacement de l’hôtel de Condé, fut autorisée par lettres-patentes du 10 août 1779, registrées au parlement le 7 septembre suivant, et sa largeur fixée à 40 pieds. Elle ne fut exécutée que sur une largeur de 12 m. 90 c. — Cette dimension a été maintenue par une décision ministérielle du 4 nivôse an IX, signée Chaptal, et par une ordonnance royale du 12 mai 1841. Elle porta d’abord le nom de rue du Théâtre-Français (voyez théâtre de l’Odéon). Les constructions riveraines sont alignées. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Fabre-d’Églantine et Camille Desmoulins demeuraient tous deux dans une maison de cette rue, à l’angle de la place. Ils furent condamnés à mort par le tribunal révolutionnaire, le 16 germinal an II (5 avril 1794). On les accusait d’avoir conspiré pour le rétablissement de la royauté.

Odéon (théâtre royal de l’).

Situé sur la place de ce nom. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Des lettres-patentes données à Compiègne, le 30 juillet 1773, et registrées au parlement le 19 août suivant, contiennent l’exposé ci-après : « Louis, etc… L’hôtel dans lequel nos comédiens français donnaient leurs représentations, était devenu dans un tel état de caducité, qu’il n’était plus possible de les y continuer. Pour ne point laisser interrompre un spectacle devenu célèbre par les acteurs encore plus par les drames qu’ils représentent, et dont le but est de contribuer autant à la correction des mœurs et à la conservation des lettres, qu’à l’amusement de nos sujets, nous avons bien voulu permettre aux comédiens français l’usage de notre théâtre du palais des Tuileries ; mais nous reconnûmes dès lors l’impossibilité d’y laisser subsister un spectacle public, s’il nous plaisait de séjourner dans la capitale de notre royaume ; d’ailleurs, l’étendue et la disposition primitive de ce théâtre, pour un autre genre de spectacle, ont fait connaître qu’il était incommode aux acteurs de la comédie, par la nécessité de forcer continuellement leur voix pour se faire entendre, inconvénient qui, en rendant la déclamation pénible et désavantageuse, préjudicie également à la santé des acteurs et à la satisfaction des spectateurs, etc… » — Ces considérations déterminèrent le roi à faire construire une nouvelle salle, et l’emplacement de l’hôtel de Condé fut choisi comme le plus convenable à cette destination. Sa majesté ordonna qu’une nouvelle salle de la comédie française serait établie sur les terrains de l’hôtel de Condé, au moyen de l’acquisition faite en son nom, et que de nouvelles rues seraient ouvertes pour faciliter la circulation aux abords de ce théâtre. Moreau, maître-général des bâtiments de la ville, fut chargé de l’exécution de ce projet qui consistait, entr’autres dispositions, à édifier la nouvelle salle à l’endroit où viennent aboutir aujourd’hui, dans le carrefour de l’Odéon, les rues de Condé et Monsieur-le-Prince. Le 1er novembre suivant, l’hôtel de Condé fut vendu au roi moyennant la somme de 3 000 000 livres. Les travaux, commencés à cette époque, furent exécutés avec lenteur. Ils étaient très peu avancés en 1779, lorsque Louis XVI, par lettres-patentes du 10 août, crut devoir les arrêter : « parce qu’en même temps, dit sa majesté, qu’il nous aurait