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dénomination. Cet établissement a contribué à l’acquisition des bâtiments dont l’emplacement a servi à la formation de cette voie publique. La largeur de cette place est fixée à 21 m. par une délibération du conseil municipal du 3 août 1838. Les maisons du côté des numéros pairs restent sous l’influence de l’alignement approuvé par une ordonnance royale du 29 décembre 1824, pour la rue des Poirées. Les propriétés nos 4 et 6 sont alignées ; celles nos 2 et 8 sont soumises à un retranchement qui n’excède pas 40 c. (Voyez rue des Poirées.)

Louis-le-Grand (rue).

Commence à la rue Neuve-des-Petits-Champs, nos 72 et 74 ; finit aux boulevarts des Capucines, no  1, et des Italiens, no  29. Le dernier impair est 35 ; le dernier pair, 32. Sa longueur est de 370 m. — Les numéros impairs sont du 1er arrondissement, quartier de la Place-Vendôme ; les nos pairs, du 2e arrondissement, quartier Feydeau.

« Le roi ayant, par arrêt de son conseil du 22 mars 1701, ordonné pour la commodité des habitants des quartiers de Saint-Roch et de Saint-Honoré, que la rue Neuve-Saint-Augustin seroit continuée depuis la rue Neuve-Saint-Roch ou Gaillon, de quatre toises et demie de largeur à prendre en ligne droite depuis l’encoignure, et suivant l’alignement du devant du mur de face de l’hôtel de Lorges jusqu’à la distance d’environ onze toises du mur de clôture du couvent des Capucines, et que de cet endroit il seroit formé une autre rue en retour de cinq toises, parallèle, à la même distance d’onze toises ou environ du mur de l’enclos des Capucines, laquelle seroit appellée rue de Louis-le-Grand, pour communiquer à la rue Neuve des-Petits-Champs et conduire à la place de Louis-le-Grand ; et sa majesté étant informée qu’il seroit nécessaire, pour la commodité de ce quartier, de continuer la dite rue de Louis-le-Grand sur la même largeur de cinq toises jusqu’au boulevart, comme de supprimer la dite rue de Gaillon depuis le coin du dit hôtel de Lorges jusqu’au rempart par où les eaux des rues voisines s’écoulent présentement avec peine, etc. À quoi sa majesté voulant pourvoir et vu sur ce l’avis des sieurs prévôt des marchands et échevins de Paris ; ouï le rapport du sieur Fleuriau d’Armenonville, conseiller ordinaire au conseil royal, directeur des finances ; sa majesté, étant en son conseil, a ordonné et ordonne que, conformément au dit arrêt du conseil du 22 mars 1701, la dite rue Neuve-Saint-Augustin sera continuée depuis la rue Neuve-Saint-Roch ou de Gaillon, de quatre toises et demie de largeur à prendre en ligne droite et suivant l’alignement du devant du mur de face de l’hôtel de Lorges, jusqu’à la rencontre de la rue qui doit être appellée de Louis-le-Grand, laquelle rue sera ouverte de cinq toises de largeur à douze toises ou environ du mur des Capucines, et continuée depuis la rue Neuve-des-Petits-Champs jusqu’au rempart, près la barrière de Gaillon, etc. Fait au conseil d’état du roi, sa majesté y étant, tenu à Marly le 3 juillet 1703. » La rue Louis-le-Grand fut ouverte conformément à cet arrêt. Le procès-verbal qui constate ce percement est à la date du 8 octobre 1703. Une décision ministérielle du 28 brumaire an VI, signée Letourneux, et une ordonnance royale du 4 octobre 1826, ont maintenu la largeur primitive de cette voie publique. Toutes les constructions riveraines sont alignées. — Égout entre la rue Neuve-Saint-Augustin et le boulevart. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Louis-Philippe (pont).

Situé entre les quais de la Grève et Napoléon.

Une ordonnance royale du 13 août 1833 a autorisé la construction de ce pont, dont MM. Callou, Collin et Séguin frères ont été déclarés concessionnaires. Commencé en 1833, sous la direction de MM. Séguin frères, il a été inauguré le 26 juillet 1834. Le terme de la concession est de 49 années qui ont commencé au 13 août 1835, et doivent expirer au 13 août 1884. Ce pont, suspendu en fil de fer, est composé de deux travées ; l’une de 71 m. 13 c., l’autre de 72 m. 50 c. Sa largeur, entre les garde-corps est de 8 m.

Louis-Philippe (rue).

Commence à la rue de la Roquette, nos 32 et 31 ; finit à la rue de Charonne, nos 15 et 17. Le dernier impair est 55 ; le dernier pair, 48. Sa longueur est de 266 m. — 8e arrondissement ; les numéros impairs sont du quartier Popincourt ; les pairs, quartier du Faubourg-Saint-Antoine.

C’était autrefois la rue Lappe. Dans un registre des ensaisinements de Saint-Éloi (archives de l’archevêché) on lit ce qui suit : « Le 22 décembre 1635, les chanoinesses régulières de Saint-Augustin (les filles Anglaises de Notre-Dame de Sion) achetèrent à Bertrand Ferrier, marchand épicier, cinq arpents de terre, hors la porte Saint-Antoine, sur le chemin de Charonne, au lieu dit l’Eau qui dort, tenant d’une part à Girard Lappe, maître jardinier, d’autre au chemin de Paris, tendant à la Roquette, etc. » — Sur cet emplacement cette rue fut tracée ; quelques plans la désignent sous le nom de Gaillard, en raison de l’abbé Gaillard qui y avait fondé une communauté où l’on apprenait à lire et à écrire aux pauvres enfants du faubourg Saint-Antoine. Le plan de Verniquet, qui fait autorité, la nomme néanmoins rue Lappe. — « Séance du 13 avril 1793. Sur le rapport des administrateurs au département des travaux publics, concernant les alignements à suivre pour les reconstructions à faire dans la rue de Lappe, faubourg Saint-Antoine, le corps municipal ayant reconnu d’après le plan de la d. rue qu’elle a dix-huit pieds de largeur, et que sa direction n’offre ni plis, ni coudes, et considérant que cette rue qui ne débouche que vers le bas des rues de la Roquette et de Charonne, n’est pas assez fréquentée pour exiger que sa largeur soit portée à vingt-quatre pieds ; après avoir entendu sur ce le Procureur de la commune, a arrêté que la largeur