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Letourneux, la moindre largeur de cette voie publique fut fixée à 8 m. Cette moindre largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 4 mai 1826. Les propriétés nos 1, 1 bis, 3, 7, 9, 9 bis, 13, 15 ; 4, 6, 14 et 16 ne sont pas soumises à retranchement. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Joaillerie (rue de la).

Commence à la place du Châtelet et à la rue de la Vieille-Place-aux-Veaux, no  1 ; finit à la rue Saint-Jacques-la-Boucherie, no  27. Pas de numéro. Sa longueur est de 15 m. — Le côté gauche est du 4e arrondissement, quartier du Louvre ; le côté opposé est du 7e arrondissement, quartier des Arcis.

Selon Sauval, c’était en 1300 la rue du Chevet-Saint-Leufroi, parce qu’elle passait près du chevet de la chapelle de ce nom. En 1313, elle ne s’étendait pas encore jusqu’à la rue Saint-Jacques-la-Boucherie. Le terrain sur lequel on l’a prolongée de ce côté était occupé par un four, indiqué par nos historiens sous les noms de four d’Enfer et de four du Métier. Il fut détruit sous le règne de Charles V, par Hugues Aubriot, prévôt de Paris. Cette démolition procurant un passage direct au Pont-au-Change, on nomma cette voie publique rue du Pont-au-Change. Elle a pris son dernier nom des orfèvres et joailliers qui vinrent s’y établir après l’incendie du Pont-au-Change en 1621. Lors de la démolition du grand Châtelet, la plus grande partie de la rue de la Joaillerie fut supprimée. — Une décision ministérielle du 11 octobre 1806, signée Champagny, et une ordonnance royale du 29 avril 1839, ont maintenu cette voie publique suivant sa largeur actuelle qui est de 13 m. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Joinville (passage de).

Commence à la rue du Faubourg-du-Temple, nos 49 et 53 ; finit à la rue Corbeau, no  10. Le dernier impair est 3 bis. Pas de numéro pair ; ce côté est bordé par une clôture en planches. — 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Il a été formé en 1843, sur les terrains appartenant à M. Chaulot. Ce passage qui est éclairé au gaz (compe de Belleville), doit son nom à François-Ferdinand-Philippe-Louis-Marie d’Orléans, prince de Joinville, né à Neuilly le 14 octobre 1818.

Joquelet (rue).

Commence à la rue Montmartre, nos 123 et 125 ; finit à la rue Notre-Dame-des-Victoires, nos 28 et 30. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 100 m. — 3e arrondissement, quartier du Mail.

Cette rue doit son nom à un propriétaire qui y fit bâtir plusieurs maisons, au commencement du XVIIe siècle. — Une décision ministérielle du 23 pluviôse an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 8 m. En 1817, on commença à l’élargir ; elle n’avait à cette époque que 3 m. environ. En vertu d’une ordonnance royale du 4 mai 1826, sa largeur fut portée à 10 m. Une autre ordonnance du 21 novembre 1837 a déclaré d’utilité publique l’exécution immédiate de l’alignement de la rue Joquelet. Cette importante amélioration a été complètement réalisée en 1841. Aujourd’hui toutes les constructions riveraines sont alignées. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Joseph (cour Saint-).

Située dans la rue de Charonne, no  7. — 8e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Antoine.

Elle doit son nom à une enseigne représentant saint Joseph. — Un plan de 1790 l’indique sous la dénomination de cul-de-sac Saint-Joseph.

Joseph (marché Saint-).

Situé dans la rue Montmartre, no  144. — 3e arrondissement, quartier Montmartre.

Ce marché a été construit vers 1806, sur l’emplacement de la chapelle Saint-Joseph dont nous traçons ici l’origine. Le cimetière de la paroisse Saint-Eustache se trouvait, en 1625, dans la rue du Bouloi, derrière l’hôtel du chancelier Séguier. Ce terrain, qui contenait environ 600 m. de superficie, était nécessaire à l’agrandissement de la maison de ce magistrat. Le chancelier fit en conséquence un traité avec les marguilliers de Saint-Eustache, par lequel ils lui cédèrent l’emplacement de leur cimetière, à la charge par lui d’en donner un autre dans le faubourg Montmartre et d’y faire construire une chapelle sous l’invocation de Saint-Joseph ; cette convention, quoique ratifiée le 24 août 1625, par l’archevêque de Paris, ne fut exécutée que le 14 juillet 1640. Le chancelier Séguier posa alors la première pierre de la chapelle, qui fut bénite par le curé de Saint-Eustache. Le cimetière de la rue du Bouloi fut en même temps transféré à côté de cette chapelle. Les tombeaux de deux hommes illustres lui donnèrent une grande célébrité. C’est là que furent enterrés Molière et Lafontaine : le premier en 1673, le second en 1695. — « La veuve de Molière (rapporte Titon du Tillet) fit porter une grande tombe de pierre qu’on plaça au milieu du cimetière de Saint-Joseph, où on la voit encore (en 1732). Cette pierre est fendue par le milieu ; ce qui fut occasionné par une action très belle et très remarquable de cette dame. Deux ou trois ans après la mort de Molière, il y eut un hiver très froid ; elle fit voiturer cent voies de bois dans le dit cimetière, lequel bois fut brûlé sur la tombe de son mari, pour chauffer tous les pauvres du quartier. La grande chaleur ouvrit cette tombe en deux ; voilà ce que j’ai appris, il y a environ vingt ans, d’un ancien desservant de la dite chapelle, qui me dit avoir assisté à l’enterrement de Molière, et qu’il n’était pas inhumé sous cette tombe, mais dans un endroit plus éloigné attenant à la maison du chape-