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du 28 vendémiaire an VIII, signée Quinette, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Les maisons nos 5, 7, 9, 11, devront avancer sur leurs vestiges actuels, celles nos 21, 23, 25, 27, 29 ; 2, 4, 6, 8, partie des nos 10, 12, 14, 28 et 30, ne sont pas soumises à retranchement.

Avril 1844.
Séparateur


I.

Iéna (pont d’).

Situé entre les quais Billy et d’Orsay.

« Loi du 27 mars 1806. — Art. 1er. Il sera construit un pont sur la Seine vis-à-vis de l’École-Militaire. — Art. 2. Une taxe semblable à celle statuée par la loi du 24 ventôse an IX sera établie sur ce pont. — Art. 3. La perception de cette taxe pourra être concédée aux particuliers qui fourniraient tout ou partie des fonds nécessaires pour la construction du pont. — Art. 4. Les conditions de la concession et la durée de la perception seront déterminées par un règlement d’administration publique. — Art. 5. Si la construction du pont nécessite des achats, des démolitions de maisons, les propriétaires seront tenus de les céder au prix d’estimation et à la charge du paiement préalable, et en observant les conditions prescrites par les lois pour les cas d’aliénation pour cause d’utilité publique. »

« Au palais de Varsovie, le 13 janvier 1807. Napoléon, etc. Nous avons décrété et décrétons ce qui suit : — Art. 1er. Le pont construit sur la Seine en face le Champ-de-Mars s’appellera pont d’Iéna, etc. Signé Napoléon. » La célèbre bataille d’Iéna avait été gagnée le 14 octobre 1806, sur les Prussiens.

« Toulouse, le 27 juillet 1808. Napoléon, etc. Nous avons décrété et décrétons ce qui suit : — Art. 1er. Le pont d’Iéna en cinq arches de pierre, avec piles et culées en maçonnerie, les ouvrages accessoires, quais, chemin de halage et rampes aux abords de ce pont, seront exécutés conformément aux projets rédigés le 18 mars dernier, par le sieur Lamandé, ingénieur en chef des ponts et chaussées, chargé spécialement de cette construction, et aux modifications indiquées par l’avis du conseil général des ponts et chaussées du 15 juin suivant, notamment celle qui substitue des arches en pierre à celles en fer, le tout sauf néanmoins une longueur de 200 m. de quai en aval dont la construction sera ajournée jusqu’à nouvel ordre, etc. Signé Napoléon. » Le devis des travaux de construction fut arrêté en 1809 à la somme de 6,175,128 fr. 75 c. Le pont d’Iéna a été terminé en 1813. Il est formé de cinq arches égales de 28 m. d’ouverture dont la courbe directrice est une portion de cercle de 3 m. 30 c. de flèche. La largeur des piles au niveau des naissances est de 3 m., et l’épaisseur de chaque culée de 15 m. La largeur d’une tête à l’autre est de 14 m. La longueur totale est de 140 m. Les demi-piles projetées d’abord en avant de chaque culée ont été supprimées et remplacées par des corps carrés au-dessus desquels s’élèvent des piédestaux destinés à porter des statues équestres.

En 1814, époque de nos revers, l’armée prussienne voulut détruire ce pont. Des ouvriers commandés par un officier, commencèrent à miner la partie inférieure des piles. Les procédés employés exigèrent heureusement un temps assez long pendant lequel Louis XVIII protesta contre ce vandalisme. Le pont fut sauvé, mais, en vertu d’une ordonnance royale du mois de juillet 1814, il dut prendre la dénomination de pont des Invalides. Depuis 1830, on lui a rendu le nom d’Iéna.

Iéna (rue d’).

Commence au quai d’Orsay, no  41 ; finit à la rue de Grenelle, no  150. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par l’esplanade des Invalides ; le dernier pair est 34. Sa longueur est de 519 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Elle est indiquée sur le plan de Verniquet, mais sans dénomination. En 1806, on lui donna le nom de rue d’Iéna (voyez l’article précédent). L’alignement approuvé par le ministre de l’intérieur Cretet, le 19 septembre 1807, ne fait subir qu’un faible retranchement aux maisons nos 16, 18 et 20. Toutes les autres constructions sont alignées. — Éclairage au gaz (compe Française).

Imprimerie royale.

Située dans la rue Vieille-du-Temple, no  89. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

L’origine de l’imprimerie royale ne remonte pas au règne de François Ier, ainsi que l’ont avancé plusieurs historiens. Cette fondation ne date que du ministère du duc de Luynes. Le 2 février 1620, Louis XIII rendit l’ordonnance qui constitua le premier privilège des imprimeurs royaux. On lit dans cet acte que les sieurs Nurel et Mettayer, imprimeurs ordinaires du roi, pourront seuls imprimer les édits, ordonnances, règlements, déclarations, etc. Richelieu devenu premier ministre en 1621 s’empara de cette belle création et sut lui donner plus tard de grands développements. L’imprimerie royale fut définitivement organisée en 1642. Sur la présentation du cardinal, Sublet des Noyers reçut le titre d’intendant, Trichet-Dufrène fut nommé correcteur, et Sébastien Cramoisy, imprimeur.