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est 61 ; le dernier pair, 52. Sa longueur est de 239 m. — 6e arrondissement, quartier de la porte Saint-Denis.

Cette rue était presqu’entièrement bordée de constructions en 1230. Dans un acte de donation faite en 1236, par Amauri de Meudon, à l’abbé de Notre-Dame-de-la-Roche, on voit que cette rue s’appelait de la Trinité, en raison de la principale entrée de l’hôpital de la Trinité qu’on voyait dans cette voie publique. Dès 1262, cette rue portait le nom d’Arnetal, qu’elle devait vraisemblablement à un particulier qui l’habitait ; ce nom s’altéra dans les siècles suivants et se changea en ceux de Guernetal, Garnetal, et enfin de Greneta. — Une décision ministérielle à la date du 8 prairial an VII, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 21 juin 1826, sa moindre largeur est portée à 11 m. Les maisons nos 29 et 31 sont alignées ; celles nos 19, 21, 23, 25, 27 et 33 ne sont soumises qu’à un faible retranchement. — Portion d’égout du côté de la rue Saint-Denis. — Conduite d’eau entre cette rue et les deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Française).


Greniers de réserve.

Situés boulevart Bourdon. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Un décret impérial, du 12 août 1807, affecta une somme de 400,000 fr. pour commencer les constructions des greniers de réserve, dont le ministre de l’intérieur, Cretet, posa la première pierre le 26 décembre de la même année. Ces greniers sont composés de cinq pavillons formant avant-corps et de quatre arrière-corps ; ils ont 350 m. de longueur totale. Suivant le projet primitif, ils devaient être élevés de six étages, y compris les combles, au-dessus du rez-de-chaussée, et contenir environ 25,000 m. cubes de blé ; approvisionnement qui, réuni à celui des farines à placer au rez-de-chaussée, était considéré comme pouvant suffire à la consommation de Paris pendant deux à trois mois. Des caves ont été pratiquées dans toute l’étendue de l’édifice ; elles sont couvertes par des voûtes d’arêtes supportées par quatre rangs de piliers ; le rez-de-chaussée devait être voûté de la même manière et avoir 6 m. 50 c. de hauteur. Le sol sur lequel on éleva les constructions avait formé autrefois le lit de la Seine, et présentait une résistance inégale. Cet état de choses commandait de grandes précautions, et faute de les avoir prises, l’édifice a éprouvé du côté du quai un mouvement très sensible. On a employé 5 millions pour élever l’édifice au point où on le voit, et la dépense aurait doublé si le projet primitif eût pu recevoir son exécution, puisque la dernière estimation était de 9,600,000 fr. — En 1816, époque de la suspension des travaux, les constructions faites consistaient dans les fondations, les voûtes des caves et une partie des murs du rez-de-chaussée. Les voûtes étaient depuis longtemps exposées aux pluies qui les pénétraient et auraient fini par les détruire ; on sentit alors la nécessité d’établir promptement une couverture pour les abriter ; on arrêta l’édifice à la hauteur actuelle et, les fonds n’étant pas suffisants pour achever assez promptement les murs intérieurs, on établit la couverture sur des points d’appui provisoires, en se réservant les moyens de construire les murs un peu plus tard. M. Delannois, architecte, a dirigé les travaux de construction des greniers de réserve. Cet édifice peut contenir 45,000 sacs de farine, ce qui équivaut à la consommation de cette ville pendant un mois. Dès l’année 1831, il fut question d’abandonner à la ville de Paris les greniers de réserve, dont elle jouissait depuis plusieurs années. En 1832, époque du choléra, les bâtiments furent affectés à un hôpital temporaire. D’après une ordonnance de police du mois de juillet 1836, l’approvisionnement obligé dans les greniers de réserve a été porté, pour les 601 boulangers de Paris, à 77,190 sacs. — Le 24 juillet 1840, le conseil municipal délibéra qu’il y avait lieu, 1o de consentir, de la part de la ville, à l’affectation par ordonnance royale des greniers de réserve et des terrains compris dans leur périmètre au service du département de l’intérieur, à la condition expresse d’en faire la remise à la ville de Paris ; 2o de régler les alignements des rues à ouvrir aux abords de cet établissement ; 3o d’accepter l’offre du domaine d’en livrer gratuitement les terrains, etc. Cette délibération a été homologuée par une ordonnance royale du 21 septembre 1841. Une autre ordonnance rendue le 11 octobre suivant, porte : « Les bâtiments domaniaux, dits greniers de réserve, sont mis à la disposition du ministre de l’intérieur pour être exclusivement affectés à l’approvisionnement de la capitale. » Le 25 février 1842, le domaine a fait la remise des greniers de réserve au ministre de l’intérieur qui les a cédés à la ville de Paris, ainsi que le constate un procès-verbal dressé les 1er et 4 mars suivant. Enfin, le 21 avril de la même année, le domaine a fait la remise gratuite de tous les terrains nécessaires à la formation de cinq rues nouvelles, aux abords des greniers de réserve. Ces voies publiques ne sont pas encore dénommées.


Grenier-Saint-Lazare (rue).

Commence aux rues Beaubourg, no  65, et Transnonnain, no  1 ; finit à la rue Saint-Martin, nos 126 et 130. Le dernier impair est 37 ; le dernier pair, 34. Sa longueur est de 137 m. — 7e arrondissement, quartier Sainte-Avoie.

Cette rue était en partie construite en 1250 et portait à cette époque le nom de Garnier-Saint-Lazare. Depuis elle s’est appelée rue Grenier-Saint-Ladre, et enfin Grenier-Saint-Lazare. — Une décision ministérielle du 23 frimaire an VIII, signée Laplace, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 16 mai 1833, cette dimension est portée à 12 m. Les constructions du côté des nos impairs sont soumises à un retranchement qui varie de 1 m. 90 c. à 3 m. 30 c. celles du côté opposé devront reculer de