l’armée. Ce changement de profession ne leur porta pas
bonheur. Antoine Gobelin, marquis de Brinvilliers,
épousa, en 1651, Marie-Marguerite d’Aubray, fille du
lieutenant-civil de Paris. Cette femme devint fameuse
par ses débauches et ses empoisonnements, et fut condamnée
le 16 juillet 1676 à être brûlée vive. Le pauvre
marquis, le malheureux Gobelin, dut sans doute à son
lit de mort regretter de n’avoir pas suivi l’honorable
profession de ses pères. Aux Gobelin, qui voulaient devenir
marquis, succédèrent les sieurs Canaye qui, ne se
bornant pas à teindre les laines en écarlate, commencèrent
à fabriquer des tapisseries. Les Canaye furent
remplacés, en 1655, par un Hollandais nomme Gluck,
et par un ouvrier appelé Jean Liansen ; tous deux excellèrent
dans cette profession. La beauté des ouvrages qui
sortaient de leurs ateliers frappa le grand Colbert, qui
les mit sous les yeux du roi. L’hôtel des Gobelins fut
acheté, ainsi que plusieurs maisons qui lui étaient contiguës.
— Un édit de novembre 1667 établit la manufacture
des Gobelins sur des bases solides. Cet acte porte
entre autres dispositions : « Que le surintendant des
bâtiments et le directeur sous ses ordres tiendront
la manufacture remplie de bons peintres, maîtres-tapissiers,
orfèvres, fondeurs, sculpteurs, graveurs,
lapidaires, menuisiers en ébène, teinturiers et autres
ouvriers en toutes sortes d’arts et métiers, et que les
jeunes gens, sous ces maîtres, entretenus pendant
cinq années, pourront après six ans d’apprentissage
et quatre années de service, lever et tenir boutique
de marchandises, arts et métiers auxquels ils auront
été instruits, tant à Paris que dans les autres villes du
royaume. »
La manufacture des Gobelins est sans rivale dans le monde. La France est redevable à cet établissement des progrès extraordinaires que les arts et les manufactures ont faits dans l’espace d’un siècle. On ne saurait calculer le nombre d’ouvrages parfaits qui sont sortis de cette grande et magnifique école.
Gobelins (rue de la barrière des).
Cette rue, qui longe un des côtés de l’abattoir de Villejuif, a été percée vers 1820 sur une partie de l’ancien village d’Austerlitz. (Voyez Austerlitz, grande rue d’.) — Deux décisions ministérielles, la première en date du 7 octobre 1816, signée Lainé, la seconde du 18 octobre 1822, ont fixé la largeur de cette voie publique à 20 m. Nous ne pouvons nous rendre compte de la dénomination assignée à cette rue. Aucune barrière de Paris n’a porté le nom de barrière des Gobelins.
Gobelins (rue des).
On la nommait anciennement rue de Bièvre, parce qu’elle conduit à cette rivière. Depuis 1636 c’est la rue des Gobelins, dénomination qui indique son voisinage de cette célèbre manufacture. — Une décision ministérielle du 8 ventôse an IX, signée Chaptal, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 8 m. Les maisons nos 1, 4 et 16 sont alignées. — Conduite d’eau du côté de la rue Mouffetard.
Gobelins (ruelle des).
Cette ruelle, qui a la même étymologie que celle de l’article qui précède, suit le cours de la petite rivière de Bièvre. Elle débouchait autrefois dans la rue Saint-Hippolyte. La ruelle des Gobelins n’est pas reconnue voie publique.
Godefroy (rue).
Une ordonnance royale du 19 juillet 1826 autorisa MM. Geffroy et Godefroy à ouvrir sur leurs terrains une rue de 13 m. de largeur, pour communiquer du rond-point de la barrière d’Italie à la rue de la barrière des Gobelins. Cette autorisation fut accordée à la charge par les impétrants : — d’établir de chaque côté de la rue des trottoirs en pierre dure, dont les dimensions leur seraient données par l’administration ; de supporter les frais de premier établissement du pavage et de l’éclairage, ainsi que ceux des travaux à faire pour l’écoulement souterrain et à ciel ouvert des eaux pluviales et ménagères ; de se soumettre aux lois et règlements sur la voirie de Paris, etc. La rue fut immédiatement percée et reçut le nom de rue Godefroy.
Godot-de-Mauroy (rue).
Une ordonnance royale du 18 novembre 1818 porte : — Article 1er. Les sieurs Godot de Mauroy frères sont autorisés à ouvrir une rue sur le terrain dont ils sont propriétaires rue Basse-du-Rempart, dans notre bonne ville de Paris ; laquelle formera le prolongement du cul-de-sac de la Grille et communiquera de la rue Basse-du-Rempart à la rue Neuve-des-Mathurins. Cette autorisation est accordée à la charge par les impétrants de fournir gratuitement le terrain de la rue nouvelle, de se charger des frais de premier établisse-