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alignée. Les autres constructions devront reculer de 1 m. 40 c. à 1 m. 65 c. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Georges (place Saint-).

Située à la jonction des rues Neuve-Saint-Georges et Notre-Dame-de-Lorette. Pas de numéro. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

En vertu d’une ordonnance royale du 21 avril 1824, la compagnie Dosne, Loignon, Censier et Constantin fut autorisée à former sur les terrains à elle appartenant : 1o une rue de treize mètres de largeur, aboutissant d’un côté à la rue de La Rochefoucauld et se dirigeant vers la rue du Faubourg-Montmartre, à la jonction de celle-ci avec les rues Saint-Lazare et des Martyrs ; 2o une autre rue de 11 m. 70 c. de largeur partant de la rue Saint-Lazare vis-à-vis de la rue Saint-Georges jusqu’à la rencontre de la première ; 3o une place circulaire de 32 m. 50 c. de diamètre, au point de jonction de ces deux rues ; 4o enfin une troisième rue de 9 m. 75 c. de large, formant embranchement avec la première et aboutissant à la rue de La Rochefoucauld ; cette autorisation fut accordée à la charge par la compagnie — de supporter les frais de premier établissement du pavage et d’éclairage des nouvelles voies, d’y établir des trottoirs, et de construire sur le milieu de la place une fontaine dont le plan serait soumis à l’approbation de l’administration, et en outre de se conformer aux lois et règlements sur la voirie de Paris — Ces percements furent immédiatement exécutés. La rue de 13 m. de largeur a reçu la dénomination de rue Notre-Dame-de-Lorette. La rue de 11 m. 70 c. de largeur a été appelée rue Neuve-Saint-Georges. La place dont il est question au présent article a pris le nom de place Saint-Georges. Enfin on a donné à la rue de 9 m. 75 c. de largeur la dénomination de rue Labruyère. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Georges (rue Neuve-Saint-).

Commence à la rue Saint-Lazare, nos 22 et 26 ; finit à la place Saint-Georges. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 163 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Elle a été ouverte en 1824 sur les terrains de la compagnie Dosne, Loignon Censier et Constantin. (Voyez l’article qui précède.) Sa largeur est de 11 m. 70 c. On lui donna la dénomination de rue Neuve-Saint-Georges, parce qu’elle prolonge la rue de ce nom. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Georges (rue Saint-).

Commence à la rue de Provence, nos 32 et 34 ; finit à la rue Saint-Lazare, nos 15 et 17. Le dernier impair est 33 ; le dernier pair ; 36. Sa longueur est de 271 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

La partie de cette voie publique, comprise entre les rues de la Victoire et Saint-Lazare, existait en 1734 et s’appelait ruelle Saint-Georges. Elle devait probablement cette dénomination à une enseigne. Cette ruelle fut élargie en 1778. Des lettres-patentes à la date du 7 mai 1779, registrées au parlement le 11 août suivant, autorisèrent Jean-Joseph De la Borde, conseiller, secrétaire des finances, à ouvrir sur ses terrains une nouvelle rue en prolongement de la ruelle Saint-Georges. Procès-verbal d’alignement de cette nouvelle voie publique, dont la largeur était de 30 pieds, fut dressé par le bureau de la Ville le 15 octobre 1779. Ces deux parties reçurent alors la seule et même dénomination de rue Saint-Georges. — Une décision ministérielle du 21 prairial an X, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 16 avril 1831, ont fixé la largeur de cette voie publique à 9 m. 74 c. Voici la situation des immeubles par rapport aux alignements. Les propriétés de 1 à 9 inclus sont alignées ; de 11 à 17 inclus, retranchement 1 m. ; 19, alignée ; 21, retranchement 70 c. ; 23, alignée ; 25 et 27, retranchement 1 m. ; 29, 31 et 33, alignées ; de 2 à 18 inclus, alignées ; maison à l’encoignure gauche de la rue de la Victoire, retranchement 1 m ; 20, alignée ; de 22 à 26 inclus, retranchement 1 m. ; 28, 30, alignées ; 30 bis retranchement 1 m. ; 32, alignée. — Égout. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Germain-des-Prés (église Saint-).

Située sur la place du même nom. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

Il est impossible de tracer l’histoire de cette aïeule de nos églises, sans parler de l’abbaye célèbre, dont l’existence remonte au premier temps de la monarchie chrétienne.

Tous nos historiens conviennent que l’abbaye de Saint-Vincent, depuis Saint-Germain-des-Prés, fut fondée vers 543 par Childebert Ier, fils de Clovis. Ce prince, accompagné de Clotaire, était allé en Espagne faire la guerre aux Visigoths. Les deux rois, ayant réuni leurs forces, mirent le siège devant Sarragosse, qu’ils réduisirent à l’extrémité. Les habitants consternés, n’espérant plus aucun secours humain, se couvrirent de cilices, et, chantant des psaumes, portèrent en procession autour des murs de la ville la tunique de saint Vincent. Les deux rois, touchés de compassion, accordèrent la paix, à deux conditions, toutefois : l’une que l’arianisme serait entièrement banni d’Espagne, l’autre qu’on tour donnerait la tunique de saint Vincent. Ces conditions furent acceptées par les vaincus, et Childebert apporta la tunique à Paris en grande solennité.

Quelque temps après, ce roi résolut d’élever une basilique, pour déposer la sainte relique et une croix qu’il apportait de Tolède. Sur l’emplacement que choisit le prince, l’on voyait encore les débris d’un temple consacré à la déesse Isis ; Childebert voulut faire succéder le culte du Dieu du ciel, à celui des fausses divinités de la terre.

L’édifice construit en l’honneur de saint Vincent,