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entreprise, qui reçut le titre de théâtre d’Émulation. En 1798 la veuve Nicolet lui rendit sa dénomination de théâtre de la Gaîté. La féerie du Pied de Mouton, représentée en 1806, attira tout Paris. Les dispositions de la salle, bâtie en 1760, n’étant plus en harmonie avec les besoins de l’époque (1808), M. Bourguignon, gendre de la veuve Nicolet, chargea l’architecte Peyre de reconstruire une nouvelle salle. Les travaux en furent promptement terminés. Depuis ce moment jusqu’à l’année 1837, de nombreux succès dus principalement au genre de pièces appelées mélodrames, placèrent la Gaîté au premier rang des spectacles des boulevarts. Un affreux incendie détruisit ce théâtre le 21 février 1835. Neuf mois après il était rétabli et ouvert au public. Sur la façade de la nouvelle salle, on remarque l’inscription suivante : « Théâtre de la Gaîté fondé en 1760 par J.-B. Nicolet, reconstruit en 1808, incendié le 21 février 1835, réédifié en fer, la même année. Bourlat, architecte. » La dépense s’est élevée à 443,000 fr. On représente toujours sur ce théâtre des vaudevilles, des drames et des pièces féeries. — Prix des places en 1844 : avant-scène des 1res et du rez-de-chaussée, 4 fr. ; 1res loges de face et baignoires fermées, 3 fr. ; 2mes loges de face, stalles de balcon et amphithéâtre, 2 fr. 50 c. ; 1res loges découvertes, avant-scène des 2mes, stalles d’orchestre, et orchestre adossé, 2 fr. 25 c. ; 1re galerie de côté, 2 fr. ; orchestre et pourtour, 1 fr. 50 c. ; 2me galerie et avant-scène des 3mes, 1 fr. 25 c. ; parterre, 1 fr. ; 3me galerie, 60 c. ; 4e amphithéâtre, 40 c.


Galande (rue).

Commence à la rue des Lavandières, no  2, et à la place Maubert, no  16 ; finit aux rues Saint-Jacques, no  1, et du Petit-Pont, no  29. Le dernier impair est 79 ; le dernier pair, 58. Sa longueur est de 230 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Cette rue fut percée en 1202 sur le clos Mauvoisin, qui faisait partie de la seigneurie de Garlande, dont on a fait Galande par corruption. (Voir l’article de la rue du Fouarre.) Cette famille des Garlande occupait au XIIe siècle les premières charges du royaume. Anzeau de Garlande, qui fut tué au siège du Puiset, en 1118, avait été sénéchal et premier ministre sous les rois Philippe Ier et Louis-le-Gros. Étienne de Garlande, son frère, évêque de Beauvais, fut sénéchal de France, chancelier et premier ministre durant neuf années. Il mourut en 1151. Anselme de Garlande était prévôt de Paris en 1192. — La rue Galande a été élargie en vertu d’un arrêt du conseil d’état, en date du 6 juin 1672. — Une décision ministérielle du 8 nivôse an IX, signée Chaptal, a fixé à 10 m. la moindre largeur de cette voie publique. Les maisons nos 21, 55, 57, 75, 77, 79 ; 20, 22, 24, 56 et 58, ne sont pas soumises à retranchement ; celles no  7, 9, 11, 51, 53 ; 16, 18 et 26, ne devront subir qu’un léger redressement. — Égout entre la rue des Anglais et la place Maubert. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).


Garancière (rue).

Commence à la rue du Petit-Bourbon, no  9 ; finit à la rue de Vaugirard, nos 34 et 36. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 220 m. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

C’était autrefois la ruelle de Saint-Sulpice. Elle doit sa dénomination actuelle à l’hôtel Garancière, construit au XVe siècle, et que l’on trouve indiqué sous les noms de Garance et Garancée. — Une décision ministérielle du 19 germinal an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de la rue Garancière à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 3 avril 1843, cette moindre largeur est portée à 10 m. De 1 à 7 inclus, retranchement 3 m. 40 c. à 3 m. 70 c. ; mur de clôture portant le no  9, aligné ; de 11 à 17 inclus, retranchement 80 c. à 2 m. 20 c. ; propriété à l’encoignure de la rue de Vaugirard, retranchement réduit 50 c. ; nos 2 et 4, alignés ; 6, redressement ; 8 et 10, retranchement qui n’excède pas 50 c. ; 12, retranchement réduit 1 m. 10 c. ; 14, retranchement réduit 2 m. 50 c. — Égout entre les rues du Petit-Bourbon et Palatine. — Éclairage au gaz (compe Française).


Garçons-Saint-Germain (rue des Mauvais-).

Commence à la rue de Buci, nos 7 et 9 ; finit à la rue des Boucheries, nos 24 et 26. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 110 m. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

Au mois de février 1254, l’abbé de Saint-Germain-des-Prés vendit à Raoul d’Aubusson un terrain en face des murs de la ville, moyennant une redevance annuelle de 40 sols parisis. On lit dans cet acte que l’abbé de Saint-Germain se réserva le droit de faire ouvrir derrière ce terrain un chemin de 3 toises de large. En 1265, ce chemin était tracé et fut désigné plus tard sous le nom de la Folie Reinier, en raison d’une maison de plaisance appartenant à un nommé Reinier. Cette propriété exista dans cette rue jusqu’en 1399. Vers cette époque, des bouchers étant venus habiter cette voie publique, elle prit alors le nom de l’Écorcherie. Ces mêmes bouchers et leurs garçons excitèrent des troubles sous le règne malheureux de Charles VI et le peuple donna plus tard à cette rue le nom des Mauvais-Garçons. — Une décision ministérielle à la date du 8 nivôse an IX, signée Chaptal, avait fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 12 mai 1841, cette dimension a été portée à 10 m. De 1 à 5 inclus, retranchement 1 m. 85 c. à 2 m. 85 c. ; no  7, aligné ; 7 bis, 9 et 11, retranchement 1 m. à 1 m. 50 c. ; 13, retranchement 80 c. ; 15, retranchement 50 c. ; 17, redressement ; 19, aligné ; 21, redressement ; 2, retranchement