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quai Desaix et de la rue de la Pelleterie que des rues de la Juiverie et de la Barillerie. Il sera planté des arbres, le tout suivant le plan qui sera arrêté par le ministre de l’intérieur. Signé Napoléon. » Ce marché a été inauguré le mercredi 16 août 1809, conformément à une ordonnance de police du 5 du même mois. Il tient les mercredi et samedi de chaque semaine. Deux bassins ornent ce marché dont l’emplacement occupe une superficie de 2,571 m.

En 1840, 41, 42 et 43, l’administration a fait reconstruire les deux bassins avec branchement d’égout, poser des bordures en granit autour du marché, un dallage en bitume, etc. La dépense occasionnée par ces améliorations s’est élevée à 66,023 fr. 89 c.

En 1842, le Marché-aux-Fleurs a produit à la ville 12,912 fr. 80.

Une délibération du conseil municipal du 29 janvier 1836, approuvée par le ministre de l’intérieur, le 28 mars suivant, a autorisé le stationnement dés pépiniéristes et maraîchers sur le quai Napoléon.


Fleurs (Madeleine) (Marché-aux-).

Situé sur la place de la Madeleine. — 1er arrondissement, quartier de la place Vendôme.

Ce marché n’est décoré d’aucune construction. Il a été créé en vertu d’une décision du ministre du commerce et des travaux publics, à la date du 28 août 1832. Son inauguration a eu lieu le 2 mai 1834, conformément à une ordonnance de police du 24 avril précédent. Il tient les mardi et vendredi.


Fleurs Saint-Martin (Marché-aux-).

Situé sur le boulevard Saint-Martin, près du Château d’Eau — 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Ce marché, qui n’est décoré d’aucune construction, a été créé par une décision du ministre du commerce et des travaux publics, en date du 30 juin 1835. Il a été ouvert le 14 avril 1836, en vertu d’une ordonnance de police du 7 du même mois. Il ne tenait que le jeudi de chaque semaine, mais sur la réclamation du commerce, le ministre a décidé, le 15 juillet 1836, que la vente des fleurs aurait également lieu tous les lundis.


Fleurus (rue de).

Commence à l’une des grilles du jardin du Luxembourg ; finit à la rue Notre-Dame-des-Champs, nos 3 et 5. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 22. Sa longueur est de 374 m. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Il existait autrefois dans la rue Notre-Dame-des-Champs une impasse portant le même nom que cette voie publique. Elle occupait une étendue de 104 m. Vers 1780, cette impasse fut prolongée sur les terrains dépendant du jardin du Luxembourg et appartenant alors à S. A. R. Monsieur. En 1797, on y construisit des maisons. À l’occasion de ce prolongement l’administration municipale du 11e arrondissement présenta une pétition aux administrateurs du département au sujet de la dénomination de la nouvelle voie publique. Cette pièce est ainsi conçue : — « 8 ventôse an VI de la république. Citoyens, il y avait près de la rue Notre-Dame-des-Champs, division du Luxembourg, un cul-de-sac qui portait le nom de cette rue. Ce cul-de-sac prétendu vient d’être ouvert, ainsi il a été transformé en rue, il ne peut plus porter le nom de cul-de-sac. Beaucoup d’autres raisons militent pour le débaptiser, indépendamment de celles qu’alléguait Voltaire contre les culs-de-sac en général, lorsqu’il disait que dans les culs-de-sac il n’y avait ni cul ni sac et qu’il fallait les appeler impasses. Il est certain que la dénomination du cul-de-sac Notre-Dame-des-Champs est extrêmement longue puisqu’elle renferme sept mots et qu’il faut, autant qu’on peut, ne pas multiplier les êtres sans nécessité et simplifier même les noms de rues pour faciliter aux étrangers et même aux citoyens les moyens de retenir les adresses, parce qu’il vaut mieux dire beaucoup en peu de mots que de dire peu en beaucoup de paroles. Nous avons appris, citoyens, que feu Loustalot avait longtemps habité dans le prétendu cul-de-sac Notre-Dame-des-Champs. Loustalot joignait les lumières au patriotisme ; il est mort martyr de son zèle pour la liberté. Ne croyez-vous pas, citoyens administrateurs, que pour venger et honorer en même temps la mémoire de Loustalot, on pourrait donner son nom au cul-de-sac Notre-Dame-des-Champs ; c’est le vœu des habitans de ce cul-de-sac et de ceux même de toute la division et des divisions voisines ; en supprimant d’ailleurs le nom de Notre-Dame, vous détruisez une dénomination féodale, religieuse, qui ne doit plus exister parmi les républicains, et vous éclaircieriez bien des malentendus qui naissent d’une dénomination trop longue et trop embrouillée. Si le nom de Loustalot ne vous convenait pas, citoyens, quoique le nom soit harmonieux et sonore, il est tant d’autres martyrs de la liberté, qui ne sont plus et qui ont des droits à notre reconnaissance et à nos hommages !… Choisissez celui qui vous plaira le plus, mais au moins débaptisez notre cul-de-sac qui n’est plus un cul-de-sac. Votre amour pour la vérité et votre patriotisme l’exigent ; ils nous sont de surs garants que vous ne rejetterez point notre demande. Salut et fraternité. » Suivent les signatures. Malgré toute son harmonie, le nom de Loustalot ne fut pas accepté. — « Administration centrale, séance du 12 floréal an VI. L’administration centrale du département, lecture faite de la lettre de l’administration municipale du 11e arrondissement de Paris, en date du 8 ventôse dernier et du rapport de l’inspecteur général de la voirie, relativement à la dénomination d’un cul-de-sac situé près la rue Notre-Dame-des-Champs, qui portait le nom de cette rue et qui vient d’être ouvert, en sorte qu’il y aurait deux rues du même nom dans un même quartier, si l’on n’en changeait la dénomination. Ouï le