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une pharmacie où l’on pansait tous les blessés, et deux écoles pour les enfants de la paroisse. Ces saintes filles distribuaient aussi chaque semaine 1,200 livres de pain aux pauvres de tous les quartiers de Paris. Enfin leur maison servait de retraite aux sœurs que leur âge ou des infirmités rendaient incapables de continuer plus longtemps leurs pénibles travaux. Cette admirable institution fut supprimée en 1792. Malgré les efforts du bureau général de bienfaisance de la commune de Paris, qui désirait faire rentrer cette maison dans le domaine des pauvres, les bâtiments et dépendances, devenus propriétés nationales, furent mis en vente. Les actes d’aliénation des 27 brumaire et 4 frimaire an V, les procès-verbaux de mise en possession des 28 et 29 vendémiaire de la même année, imposèrent aux acquéreurs l’obligation de livrer sans indemnité le terrain nécessaire pour l’ouverture d’une rue projetée. Le plan fut définitivement approuvé par un arrêté du directoire exécutif du 3 frimaire an VI, qui fixa la largeur de cette portion de rue à 9 m. 75 c.

2e partie comprise entre la rue du Faubourg-Saint-Martin et la place de la Fidélité. — Elle a été formée sur l’emplacement de deux propriétés nationales provenant de la fabrique Saint-Laurent. Les actes de vente, qui portent les dates des 4 messidor an V et 7 messidor an VI, obligeaient les acquéreurs à livrer sans indemnité le terrain nécessaire au percement de cette partie de rue. En vertu d’un arrêté de l’administration centrale du département de la Seine, en date du 4 nivôse an VII, cette voie publique reçut la dénomination de rue de la Fidélité, en raison de sa proximité de l’église Saint-Laurent, appelée alors temple de l’Hymen et de la Fidélité. En 1803, cette voie publique ne débouchait pas encore dans la rue du Faubourg-Saint-Martin, et le percement ne fut complété qu’en 1806. — Conduite d’eau depuis la place jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe de Belleville),

Il nous reste à dire quelques mots sur les sœurs de la Charité. Une maison, chef-lieu de leur ordre, fut dans la suite rétablie dans la rue du Vieux-Colombier, no  15, et en 1813, dans la rue du Bac, no  132, à l’ancien hôtel de la Vallière. On compte aujourd’hui 2,500 sœurs de la Charité. Elles sont distribuées dans les paroisses où elles dirigent gratuitement les écoles des jeunes filles, soignent les malades et portent des secours à domicile. Elles desservent aussi presque tous les hôpitaux de Paris.


Fidélité (rue Neuve-de-la).

Commence à la rue Neuve-Saint-Jean, nos 14 et 16 ; finit à la rue de la Fidélité, nos 7 et 9. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 28. Sa longueur est de 268 m. — 5e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Denis.

Lorsque la ville de Paris fit construire l’aqueduc Saint-Laurent, elle fut obligée de traiter avec plusieurs propriétaires, de l’acquisition des terrains que cet aqueduc devait traverser. Les constructions terminées, l’administration vendit les emplacements qu’elle n’avait point utilisés. Les acquéreurs des terrains compris entre la rue de la Fidélité et le passage du Désir, se hâtèrent de construire les maisons qui formèrent l’impasse de la Fidélité ; mais ces nouveaux propriétaires ne s’étaient point occupés de l’écoulement des eaux, et cette négligence compromettait la santé publique. L’administration alors forma le projet de convertir cette impasse en une rue, au moyen de son prolongement jusqu’à la rue Neuve-Saint-Jean. L’ordonnance royale qui autorisa cette amélioration est à la date du 2 décembre 1829 et renferme les dispositions suivantes : L’impasse de la Fidélité sera convertie en une rue de 10 m. de largeur, au moyen du prolongement de ladite impasse jusqu’à la rue Neuve-Saint-Jean. Le préfet du département est autorisé à accepter, au nom de la Ville, les offres faites par les propriétaires riverains et voisins de l’impasse, suivant les deux soumissions qu’ils ont souscrites : 1o de concourir pour une somme de dix-huit mille francs aux dépenses que l’exécution de ce projet exigera ; 2o à acquérir des sieurs Grouvelle, Margarittis, Julmasse, Ollive et Chevalier, aux prix portés dans leurs offres, les portions de terrains nécessaires à la prolongation de l’impasse. Le surplus de la dépense, évalué à la somme de cinquante-trois mille francs, sera supporté par la Ville, aux frais de laquelle sera construite en outre une portion d’égout, pour dessécher le puisard établi dans la propriété des sieurs Margarittis et Julmasse et en conduire les eaux jusqu’à l’aqueduc Saint-Laurent. Les propriétaires riverains, tant de l’impasse que de son prolongement, seront tenus de supporter, chacun devant sa propriété et en raison de l’étendue de sa façade, les frais des travaux de nivellement du sol et du premier établissement du pavage, etc… Ce prolongement fut immédiatement exécuté, et la nouvelle communication reçut, en vertu d’une décision ministérielle du 11 novembre 1833, le nom de rue Neuve-de-la-Fidélité. Les propriétés riveraines sont alignées, à l’exception de celle no  19 qui devra subir un faible retranchement. — Égout. — Conduite d’eau.


Figuier (rue du).

Commence aux rues de l’Hôtel-de-Ville, no  2, et du Fauconnier, no  1 ; finit à la rue des Prêtres-Saint-Paul, nos 21 et 23. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 26. Sa longueur est de 116 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Dès l’année 1300, cette rue était construite et habitée. Elle portait le nom de rue du Figuier, qu’elle conserve encore aujourd’hui. — Une décision ministérielle du 13 thermidor an VI, signée François de Neufchâteau, avait fixé la moindre largeur de cette voie publique à 7 m. Cette moindre largeur a été portée à 11 m., en vertu d’une ordonnance royale du 4 août 1838. L’hôtel de Sens est maintenu sur ses vestiges. Toutes les autres constructions devront subir un retranchement considérable.