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d’anciens chemins où l’on ne voyait çà et là que de chétives habitations où se cachaient des Juifs, se peuplèrent tout à coup. De nouvelles rues furent bâties, et chacune d’elles, habitée par un corps, par une seule espèce de marchands, prit le nom de la marchandise qu’on y débitait ; de là, les dénominations de la Chanverrerie, de la Cordonnerie, de la Poterie, de la Fromagerie, de la Tonnellerie, etc… Nous croyons que la rue qui nous occupe, bâtie à peu près à la même époque que les précédentes, tira comme elles sa dénomination du genre de commerce qu’on y exploitait. On l’appela donc rue au Feurre ou Feure, parce qu’on y vendait alors du foin, de l’avoine et de la paille. — Une décision ministérielle du 5 mai 1812, signée Montalivet, a fixé la largeur de cette voie publique à 12 m. Les propriétés de la rue aux Fers sont soumises à un retranchement qui varie de 2 m. 30 c. à 3 m. 50 c. — Portion d’égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).


Feuillade (rue de la).

Commence à la place des Victoires, nos 4 et 6 ; finit aux rues de Lavrillière, no  10, et des Petits-Pères, no  2. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 55 m. — Les impairs sont du 4e arrondissement, quartier de la Banque. Les pairs du 3e arrondissement, quartier du Mail.

On la nomma d’abord rue des Jardins. On lui donna, en 1685, le nom de la Feuillade, en l’honneur de François, vicomte d’Aubusson, duc de la Feuillade, pair et maréchal de France, auquel nous devons la construction de la place des Victoires. — Une décision ministérielle à la date du 3 fructidor an IX, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 23 juillet 1828, ont fixé la largeur de cette voie publique à 11 m. La maison no  5 est alignée. Les autres constructions de ce côté ne sont soumises qu’à un faible retranchement. Les propriétés du côté des numéros pairs devront reculer de 1 m. 20 c. environ. — Conduite d’eau depuis le passage des Petits-Pères jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compes Française et Anglaise).


Feuillantines (impasse des).

Située dans la rue Saint-Jacques, entre les nos 261 et 263. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 143 m. — 12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Elle tire son nom des religieuses Feuillantines qui avaient leur couvent dans cette impasse, au no  12. Le 30 frimaire an XIV, le ministre Champagny a décidé que cette impasse serait convertie en une rue de 10 m. de largeur, qui déboucherait dans la rue à ouvrir en prolongement du petit axe du Panthéon (voyez l’article de la rue d’Ulm). — Cette disposition, confirmée par une décision ministérielle du 17 novembre 1818, n’est pas encore exécutée. Tout le côté droit et une partie du côté gauche sont à l’alignement.

Le couvent des Feuillantines fut fondé vers 1622. Anne Gobelin, veuve du sieur d’Estourmel de Plainville, capitaine des gardes du roi, forma le projet d’attirer des Feuillantines à Paris. Prévoyant les difficultés qu’elle éprouverait de la part des Feuillants, elle détermina la reine Anne d’Autriche à écrire à ces religieux. Cette lettre eut un plein succès. Le 30 juillet de cette année, les supérieurs firent partir de Toulouse six religieuses qui arrivèrent à Paris au mois de novembre suivant. Elles descendirent chez les Carmélites, d’où elles furent conduites en grande pompe par trente religieux Feuillants à la maison qui leur était destinée. Madame d’Estourmel acheva de consolider cet établissement par un don de 27,000 livres et une rente de 2,000 livres qu’elle leur assura. L’église fut bâtie et dédiée en 1719 et la dépense couverte au moyen d’une loterie accordée par arrêt du conseil du 29 mars 1713. Ce couvent, supprimé en 1790, devint propriété nationale. Une partie du jardin des Feuillantines a été vendue le 2 fructidor an IV, par le domaine de l’État. Les bâtiments furent cédés, sous le directoire, en échange de l’hôtel de Castries.


Feuillet (passages).

Le premier commence à la rue des Écluses-Saint-Martin, nos 22 et 24 ; finit à la rue du Canal-Saint-Martin, nos 7 et 9. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 6. Le deuxième commence au quai de Jemmapes, no  175 ; finit au premier passage. Un seul impair, qui est 1 ; pas de numéro pair. — 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Vers 1830, M. Alceandre Delessert fit ouvrir sur ses terrains deux rues de chacune 12 m. de largeur. Ce propriétaire n’ayant pas exécuté les conditions imposées par l’administration municipale, les deux percements ont été fermés par des grilles. Ils ne sont pas reçus au nombre des voies publiques de Paris, et doivent leur dénomination actuelle à un propriétaire riverain.


Fèves (rue aux).

Commence à la rue de la Vieille-Draperie, nos 5 et 7 ; finit à la rue de la Calandre, nos 14 et 16. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 93 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

Les plus anciens titres qui mentionnent cette voie publique sont des lettres de Saint-Louis, datées de 1260, par lesquelles il cède 30 sols de cens sur une maison rue aux Febvres près de Saint-Martial. En effet, cette voie publique était alors habitée par des marchands ou fabricants de draps, qu’on nommait les Febvres. C’est par corruption qu’elle porte aujourd’hui le nom de rue aux Fèves. — Une décision ministérielle à la date du 13 brumaire an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. La propriété située sur le côté des numéros impairs, à l’encoignure droite de la rue de Constantine, et la maison no  9 ne sont pas soumises à retranchement. Celle no  11 ne devra subir qu’un