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tomber violemment près de la terre ; cette secousse lui disloquait les bras. — Une décision ministérielle du 25 messidor an X, signée Chaptal, a fixé la moindre largeur de la rue de la Vieille-Estrapade à 9 m. 60 c. Les constructions riveraines ne sont pas soumises à retranchement.

Diderot a demeuré dans cette rue. Son modeste logement fut ensuite occupé par l’ingénieuse Biheron qui, sans maître, était parvenue à créer avec une pâte de sa composition toutes les pièces d’un système complet d’anatomie.

La porte Papale était située à la jonction des rues des Fossés-Saint-Jacques, des Postes et de la Vieille-Estrapade. Elle faisait partie de l’enceinte de Philippe-Auguste. Au commencement du XVIIe siècle elle fut démolie.


Estrées (rue d’).

Commence au boulevart des Invalides, nos 6 et 8 ; finit à la place de Fontenoy, nos 1 et 3. Le dernier impair est 27 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 521 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

La partie comprise entre la place de Fontenoy et l’avenue de Breteuil est indiquée sur le plan de Verniquet, mais sans dénomination. Dès l’année 1800, elle prit le nom de rue Neuve-de-Babylone, parce qu’elle prolonge la rue de Babylone. — Une décision ministérielle du 3 pluviôse an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m., et prescrivit sa continuation depuis l’avenue de Breteuil jusqu’au boulevart des Invalides. Ce percement a été effectué en 1817 sur les terrains appartenant à l’État et au sieur Juliot. En 1819, cette voie publique a reçu dans toute son étendue la dénomination de rue d’Estrées. Les constructions riveraines ne sont pas soumises à retranchement. — Égout entre le boulevart des Invalides et l’avenue de Breteuil. — Conduite d’eau depuis le boulevart jusqu’à l’avenue de Villars.

Jean d’Estrées, duc et pair, maréchal de France, vice-amiral et vice-roi d’Amérique, naquit en 1624, et mourut le 19 mai 1707.


Étienne-Bonne-Nouvelle (rue Neuve-Saint-).

Commence à la rue Beauregard, nos 5 et 7 ; finit au boulevart Bonne-Nouvelle, nos 31 et 35. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 123 m. — 5e arrondissement, quartier Bonne-Nouvelle.

Cette rue était bâtie au milieu du XVIe siècle. Ses maisons furent abattues en 1594, lorsque le roi Henri IV vint assiéger Paris. Rebâtie en 1630, cette voie publique prit d’une enseigne le nom de Saint-Ëlienne. Le corps municipal, dans sa séance du 11 juillet 1793, arrêta que la rue Neuve-Saint-Étienne aurait 6 m. de largeur. — Une décision ministérielle du 2 thermidor an V, signée Benezech, confirma cet arrêté. — En vertu d’une ordonnance royale du 21 juin 1826, cette dimension est portée à 8 m. Les constructions du côté des numéros impairs devront éprouver un retranchement qui varie de 2 m. à 2 m. 50 c. Les maisons nos 2, 4, 6, 8, 14 et 16 sont alignées ; les autres constructions ne sont soumises qu’à un léger redressement. — Conduite d’eau. — Éclairage au (gaz, compe Française).


Étienne-des-Grés (rue Saint-).

Commence à la place du Panthéon, nos 6 et 8 ; finit à la rue Saint-Jacques, nos 141 et 143. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 99 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Elle est désignée en 1230 sous le nom de rue par où l’on va de l’église Sainte-Geneviève à celle Saint-Étienne. En 1243, c’était la rue des Grés, en raison de l’ancienne église Saint-Étienne-des-Grés dont nous traçons ici l’origine. — Le titre le plus ancien qui atteste l’existence de cet édifice est un acte de donation plusieurs fois mentionné, par lequel Henri Ier accorde en 1031 à l’évêque de Paris plusieurs églises abandonnées, parmi lesquelles il comprend Saint-Étienne. Il parait que des degrés qui de la rue Saint-Jacques conduisaient à cette église, lui ont fait donner ce surnom de Saint-Étienne-des-Grés. Elle devint collégiale au XIe siècle. En 1300, elle était entourée de vignes, et près de son bâtiment on voyait le pressoir du roi où l’on vendait les vendanges recueillies dans le Clos-le-Roi et le Clos-Mureaux. Cette église, qui n’offrait rien de remarquable, fut supprimée en 1790. Devenue propriété nationale, elle fut vendue en deux lots les 16 et 17 avril 1792 et abattue peu de temps après. La maison qui porte aujourd’hui le no  9 a été bâtie sur son emplacement. — Une partie du côté gauche de la rue Saint-Étienne-du-Grés a été démolie pour l’agrandissement de la place du Panthéon. — Une décision ministérielle du 13 juin 1807, signée Champagny, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Sur le côté des numéros impairs, les dépendances de l’École-de-Droit et la maison no  9 sont alignées ; le surplus devra reculer de 1 m. environ. Sur le côté opposé, les constructions situées à l’encoignure gauche de la rue des Cholets sont alignées ; le surplus est soumis à un retranchement de 3 m. à 5 m. 30 c.


Étienne-du-Mont (église Saint-).

Située carré Sainte-Geneviève. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Avant la construction de l’enceinte de Paris, sous Philippe-Auguste, cet emplacement était couvert de vignes. La crypte ou église inférieure de Sainte-Geneviève suffisait alors aux besoins religieux. Mais après l’achèvement de la nouvelle clôture, les Parisiens bâtirent en cet endroit un grand nombre d’habitations, et bientôt on sentit la nécessité de construire une nouvelle église paroissiale. À cet effet les chanoines de Sainte-Geneviève cédèrent un terrain contigu à leur église, sur lequel on éleva une chapelle pour servir de paroisse. Cette