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marais du Temple sera fait aux dépens dudit grand prieuré, conformément aux clauses du bail du pavé de Paris, et ledit pavé sera ensuite employé dans les états d’entretien et renouvellement à notre charge, etc. Donné à Versailles, le 13e jour d’octobre, l’an de grâce 1781 et de notre règne le 8e. Signé Louis, et plus bas, par le Roy, Amelot, et scellé. — À côté est écrit : Registrées, ce consentant le procureur-général du Roy, pour jouir par l’impétrant de leur effet et contenu, et être exécutées selon leur forme et teneur aux charges et conditions y portées suivant l’arrêt de ce jour. À Paris, en parlement, le 26 février 1782, signé Isabeau. »

Procès-verbal d’alignement des rues nouvelles fut dressé par le bureau de la ville, le 28 février 1783. — Une décision ministérielle du 1er brumaire an XII, signée Chaptal, a maintenu la largeur primitive de la rue d’Angoulême. La partie comprise entre le boulevart et la rue des Fossés-du-Temple n’a été percée qu’en 1790, ainsi que le constate un procès-verbal émané du département des travaux publics, à la date du 9 septembre de la même année. Depuis 1825, on a prolongé la rue d’Angoulême à partir de la rue Folie-Méricourt. Ce prolongement, dirigé vers la barrière des Trois-Couronnes, ne forme encore aujourd’hui qu’une impasse dont la longueur est de 251 m. environ. — Les constructions riveraines sont alignées, à l’exception des bâtiments situés sur le côté gauche, entre le quai de Jemmapes et la rue Folie-Méricourt et de ceux qui portent le no 2 ; ces derniers sont soumis à un retranchement de 1 m. 10 c. à 1 m. 60 c. — Louis-Antoine d’Artois, duc d’Angoulême, est né à Versailles le 6 août 1775. Ce prince est en exil depuis 1830. — Conduite d’eau. Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Angoulême-Saint-Honoré (rue d’).

Commence à l’avenue des Champs-Élysées ; finit aux rues du Faubourg-du-Roule, no 1er, et du Faubourg-Saint-Honoré, no 127. Le dernier impair est 33 ; le dernier pair, 28. Sa longueur est de 420 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

« Louis, etc. ; notre très cher et très amé frère Charles Philippe, fils de France, comte d’Artois, nous a fait exposer que, devenu propriétaire du terrain connu sous le nom de l’Ancienne Pépinière, situé à Paris, faubourg Saint-Honoré, il se proposait d’ouvrir une rue au lieu appelé l’ancien chemin du Roule, laquelle rue porterait à l’avenir le nom d’Angoulême, aurait 30 pieds de large, et serait d’une ligne droite etc. ; permettons notre dit frère le comte d’Artois de percer et ouvrir une rue au lieu connu sous le nom de l’ancien chemin du Roule, laquelle rue portera à l’avenir le nom d’Angoulême et sera sur une ligne droite de 30 pieds de largeur, etc. 29 novembre 1777, signé Louis. » — Ces lettres-patentes furent renouvelées le 4 avril 1778 (voyez Berri, rue Neuve-de-) ; et procès-verbal d’alignement fut dressé par le bureau de la ville, le 24 novembre suivant. — Une décision ministérielle, du 6 nivôse an XII, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. — Sous la république et l’empire, elle a porté le nom de rue de l’Union. — En 1815, elle reprit sa dénomination primitive. Après la révolution de 1830 on l’a appelée pendant quelque temps rue de la Charte. Enfin on lui a rendu le nom d’Angoulême.

Les constructions riveraines sont alignées, à l’exception de celles qui sont situées sur le côté gauche et dans une étendue de 75 m., à partir de l’encoignure de la rue du Faubourg-du-Roule (voyez pour l’étymologie, l’article précédent). — Conduite d’eau. Éclairage au gaz (compe de l’Ouest).


Anjou (quai d’).

Commence à la rue Saint-Louis, no 2, et au pont de Damiette ; finit à la rue des Deux-Ponts, no 40, et au pont Marie. Le dernier n° est 37. Sa longueur est de 314 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Île-Saint-Louis.

Ce quai fut commencé, en 1614, par Christophe Marie, entrepreneur général des ponts de France, continué, en 1623, par Lagrange, repris par Marie et ses associés en 1627, il fut enfin achevé en 1647, par Hébert et autres propriétaires de l’île ; on donna alors à sa partie orientale le nom d’Anjou, à sa partie occidentale le nom d’Alençon ; en 1780, la seule dénomination d’Anjou prévalut en 1792, il prit le nom de quai de l’Union, qu’il changea, en 1805, pour reprendre la dénomination de quai d’Anjou qu’il conserve encore aujourd’hui. — Deux décisions ministérielles, l’une du 24 frimaire an XIII signée Champagny, l’autre du 9 mai 1818, ainsi qu’une ordonnance royale du 9 décembre 1838, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 7 m. — D’après les alignements arrêtés, les maisons no 19 bis, 19 ter et 21, sont seules soumises à un faible retranchement.


Anjou au Marais (rue d’).

Commence aux rues d’Orléans, no 17, et de Berri, no 1 ; finit aux rues du Grand-Chantier, no 18, et des Enfants-Rouges, no 2. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 133 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

Henri IV avait conçu le projet d’ouvrir au Marais une place d’une vaste étendue, qui aurait été appelée place de France ; l’an 1608, ce prince en fit tracer le plan en sa présence. Huit rues larges de 10 toises devaient y aboutir ces voies publiques, bordées de bâtiments uniformes, devaient porter les noms de nos grandes provinces ; la mort funeste de ce monarque empêcha l’exécution de cet utile projet. — Louis XIII permit plus tard de bâtir sur l’emplacement qui avait été réservé. On changea alors les alignements en conservant néanmoins aux rues qu’on bâtit en 1626, et depuis, les noms d’Anjou, de Bretagne, de Normandie, etc., indiqués sur le travail approuvé par Henri IV. — Une