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gnement sera droit et les deux côtés parallèles, sur le terrain qui leur appartient, entre la rue des Poulies et celle de l’Oratoire, laquelle sera nommée rue d’Angiviller, et aura son entrée d’un bout au coin de ladite rue des Poulies et de la place de la Colonnade-du-Louvre, et de l’autre dans la rue de l’Oratoire, le plus près possible de celle Saint-Honoré, etc. Donné à Versailles le 12e jour du mois de mai de l’an de grâce 1780 et de notre règne le septième. Signé Louis. » (Extrait des lettres-patentes.) Procès-verbal d’alignement de cette rue fut dressé par le bureau de la ville, le 29 septembre suivant. Une décision ministérielle du 17 brumaire an XI, signée Chaptal, maintint la largeur primitive, qui a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 23 juillet 1828. Toutes les constructions du côté des numéros pairs sont alignées. Celles du côté opposé devront reculer de 2 m. 40 c.

Le comte de la Billardrie d’Angiviller était directeur et ordonnateur général des bâtiments du roi Louis XVI.

Conduite d’eau depuis la rue des Poulies jusqu’à la borne-fontaine. Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Anglade (rue de l’).

Commence aux rues de l’Évêque, no 2, et des Frondeurs, no 6 ; finit à la rue Traversière, nos 7 et 9. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 27 m. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Sa dénomination lui vient d’un propriétaire, fabricant de cartes, qui acheta, en 1639, un terrain situé rue des Moulins, sur lequel on forma depuis cette rue. En 1645 on l’appelait rue du Chemin-Gilbert. Un censier de l’archevêché la désigne, en 1663, sous le nom de rue d’Anglas. Depuis, c’est toujours rue de l’Anglade qu’on la nomme. Une décision ministérielle du 3 nivôse an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 8 m. Cette largeur est portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 4 octobre 1826. Les maisons du côté des numéros impairs sont alignées. Celles du côté opposé sont soumises à un retranchement de 3 m. 10 c. — Égout et borne-fontaine. Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Anglais (impasse des).

Située dans la rue Beaubourg, entre les nos 47 et 49. Le dernier impair est 7. Pas de numéro pair. Sa longueur est de 56 m. — 7e arrondissement, quartier Sainte-Avoie.

En 1260 on l’appelait le cul-de-sac Sans-Tête ; en 1370, petit-cul-de-sac près la poterne, et petit-cul-de-sac près la fausse poterne, Nicolas Hydron ou Huidelon ; en 1550, c’était le cul-de-sac du Tripot-de-Bertaut, parce qu’un nommé Bertaut y avait établi un jeu de paume ; enfin cul-de-sac des Anglais, à cause de sa proximité de la cour du More, dite aussi cour des Anglais. Une décision ministérielle du 18 octobre 1808, signée Cretet, a fixé sa largeur à 7 m. Les constructions riveraines devront reculer de 2 m. 20 c.

Anglais (rue des).

Commence à la rue Galande, nos 19 et 23 finit à la rue des Noyers, nos 28 et 30. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 97 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Son nom lui vient des écoliers anglais que la célébrité de l’Université de Paris attirait dans cette ville. La rue des Anglais était en partie construite sous Philippe-Auguste. Une décision ministérielle du 8 brumaire an X, signée Chaptal, a fixé sa largeur à 6 m. Les maisons nos 7, 2, 4 et 8 sont alignées.

Anglaises (rue des).

Commence à la rue de Lourcine, nos 101 et 103 ; finit à la rue du Petit-Champ. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 206 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Elle tire son nom du couvent des Filles-Anglaises. Une décision ministérielle du 23 ventôse an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. La maison formant l’encoignure gauche de la rue Dervillé, celle qui est située à l’angle de la rue du Petit-Champ et les propriétés nos 2 et 4 ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau depuis la rue du Petit-Champ jusqu’à la borne-fontaine.

Au no 20 était située la maison des Filles-Anglaises. Les lettres-patentes pour la confirmation de leur établissement sont du mois de décembre 1677. Connues sous le nom de Religieuses-Bénédictines-Anglaises, elles dépendaient de l’archevêque de Paris. Par un des articles de leurs statuts, elles devaient prier pour le rétablissement de la religion catholique en Angleterre. Leur couvent, qui contenait en superficie 8 790 m., était circonscrit par les rues des Anglaises, du Petit-Champ et de la Glacière. Supprimé en 1790, il devint propriété nationale et fut vendu le 1er brumaire an VIII.

Angoulême (place d’).

Située dans la rue des Fossés-du-Temple, entre les nos 22 et 30. — 6e arrondissement, quartier du Temple.

Des lettres-patentes, à la date du 13 octobre 1781, avaient autorisé la formation d’une place à la rencontre des rues d’Angoulême, de Malte et du Grand-Prieuré. Cette place fut tracée en 1782, mais non construite. Peu de temps après on vendit le terrain sur lequel on devait la former, et le ministre Chaptal sanctionna cette suppression. Suivant ces lettres-patentes, qui avaient autorisé l’ouverture de la rue d’Angoulême, il devait être établi, aux encoignures de cette rue et de celle des Fossés-du-Temple, des tours creuses de 9 toises (17 m. 54 c.) de rayon et dont le centre serait placé à l’intersection des axes de ces deux rues. Cette disposition fut exécutée en 1783, et le 1er brumaire an XII, elle fut