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pour cet établissement, ce collége fut réuni plus tard à celui de Navarre. Aujourd’hui les bâtiments de ces deux colléges dépendent de l’École Polytechnique.

Desèze (rue).

Commence au boulevart de la Madeleine, nos 64 et 66 ; finit à la place de la Madeleine, nos 22 et 24. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 135 m. — 1er arrondissement, quartier de la Place-Vendôme.

Une ordonnance royale du 2 juin 1824 relative à la formation des abords de l’église de la Madeleine, porte qu’il sera ouvert dans le prolongement du côté septentrional de la place de la Madeleine et à droite, une rue qui portera le nom de rue Desèze et se terminera au boulevart à l’extrémité de la rue de Caumartin. En vertu d’une autre ordonnance du 6 septembre 1826, l’exécution de ce percement a été déclarée d’utilité publique. La nouvelle rue ne fut cependant pas formée jusqu’au boulevart ; elle débouche encore dans cette voie publique par un passage provisoire.

Un arrêté préfectoral du 24 mai 1843 a prescrit la publication du plan parcellaire des immeubles à exproprier pour compléter le percement de la rue Desèze.

Cette opération sera prochainement exécutée. — Conduite d’eau entre la rue Godot-de-Mauroy et la place. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Romain ou Raymond, comte Desèze, naquit à Bordeaux en 1750, fut premier président de la Cour de cassation, membre de l’Académie Française et de la Chambre des Pairs. Desèze eut l’insigne honneur de défendre Louis XVI devant la Convention. Il mourut à Paris le 2 mai 1828.

Désir (passage du).

Commence à la rue du Faubourg-Saint-Martin, no 89 ; finit à la rue du Faubourg-Saint-Denis, no 88. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 14. — 5e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Denis.

C’était autrefois le passage du Puits, en raison d’un puits public qui s’y trouvait. Il fut élargi en 1826. Ce passage est traversé par la rue Neuve-de-la-Fidélité.

Détenus (pénitencier des Jeunes).

Situé rue de la Roquette, à gauche, près de la rue Saint-Maur. — 8e arrondissement, quartier Popincourt.

Le couvent des hospitalières de la Roquette, supprimé vers 1790, devint propriété nationale. Il fit partie des biens qui furent donnés à l’administration des hospices par la loi du 16 vendémiaire an V (7 octobre 1796), et par l’arrêté du gouvernement du 27 prairial an IX (16 juin 1801).

Aux termes de deux actes des 10 novembre 1829 et 30 avril 1831, approuvés par ordonnances royales les 14 juillet 1830 et 1er août 1831, le département de la Seine a cédé, à titre d’échange, à l’administration des hospices, les terrains et bâtiments composant la prison de Bicêtre, moyennant le prix d’un million de francs. En contre-échange, l’administration des hospices a cède au département de la Seine :

1o un terrain de 34 830 m. de superficie, situé à Paris, à gauche de la rue de la Roquette en montant à la barrière, pour l’établissement d’une maison de correction de femmes, et pour l’ouverture d’une place au pourtour et des rues qui doivent l’en ceindre en trois sens, moyennant le prix principal de

450 000 fr.

2o Une maison située à Paris, rue du Faubourg-Saint-Denis, no 113, pour l’agrandissement de la prison de femmes, dite de Saint-Lazare, moyennant le prix principal de

40 000

Ensemble

490 000

La construction de la prison de la rue de la Roquette fut aussitôt commencée sous la direction de M. H. Lebas. Cet établissement occupe une largeur de 136 mètres sur une longueur de 182. Sa figure est hexagone. À chacun des angles s’élève une tourelle. Au centre se trouve une rotonde sous laquelle la chapelle est placée. Aujourd’hui on enferme dans cette prison les jeunes garçons qui se sont rendus coupables de crimes ou délits.

Le conseil général du département de la Seine, dans sa séance du 27 octobre 1843, a délibéré : — « Article 1er. Il y a lieu de céder à l’État l’établissement connu sous le nom de Pénitencier des jeunes Détenus. — Art. 2. La vente de cet immeuble d’une contenance primitive de 34 830 m. et réduit aujourd’hui à 31 590 m. par suite de l’affectation de 3 240 m. à l’élargissement de la rue de la Roquette, sera faite moyennant le prix principal de 1 685 670 fr. dont 1 275 000 pour les constructions et 410 670 pour le terrain. »

En face de cet établissement, on voit une autre prison construite aussi sur un terrain provenant des religieuses de la Roquette. L’administration des hospices, propriétaire de cet emplacement, qui contenait 20 691 m. de superficie, le céda au département de la Seine, par acte du 14 août 1834, moyennant la somme de 125 000 fr., qui vint en déduction de celle de 510 000 fr. dont cette administration était restée débitrice. Voir l’article Condamnés (dépôt des).

Devarenne (rue).

Commence à la rue des Deux-Écus, nos 22 et 24 ; finit à la rue de Viarme, nos 1 et 2. Le seul impair est 1 ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 15 m. — 4e arrondissement, quartier de la Banque.

Ouverte en avril 1765, sur l’emplacement de l’hôtel de Soissons, cette rue avait été autorisée par lettres patentes du 25 novembre 1762, registrées au parlement le 22 décembre suivant ; sa largeur, fixée à 24 pieds, a été maintenue par une décision ministérielle du 9 germinal an XIII, signée Champagny. — Éclairage au gaz (compos Anglaise).

Pierre Devarenne, écuyer, avocat au parlement,