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anges descendirent d’en haut, tenant en leur main une très riche couronne d’or, garnie de pierres précieuses, et la mirent moult doucement sur le chef de la reine en chantant ces vers :

Dame enclose entre fleurs de lys,
Reine êtes-vous de Paradis ?
De France et de tout le pays,
Nous remontons en Paradis. »

À l’angle méridional formé par les rues Saint-Denis et des Lombards, était située la principale entrée de l’hôpital Sainte-Catherine. L’époque exacte de sa fondation est inconnue. Les premiers documents qui mentionnent cet établissement sont deux lettres de Maurice de Sully, écrite en 1188. Le pape Honoré III voulut placer en 1222 cet hôpital sous la protection spéciale du saint-siège. Cette maison porta d’abord le titre d’hôpital des pauvres de Sainte-Opportune puis le nom de Sainte-Catherine. Administré en premier lieu par des religieux et des sœurs, cet établissement, à partir du XVIe siècle, ne fut confié qu’à des religieuses de l’ordre de saint Augustin, sous l’autorité d’un supérieur ecclésiastique nommé par l’évêque. Des lettres patentes données à Versailles au mois de mars 1688, confirmèrent l’établissement de ces religieuses ; leurs principales fonctions consistaient à loger, à nourrir les femmes qui cherchaient à entrer en condition, à faire enterrer au cimetière des Saint-Innocents les personnes tuées par accident dans les rues de Paris. La porte de cet hôpital était décorée d’une statue de sainte Catherine, sculptée en 1704 par Thomas Renaudin ; le peuple aimait beaucoup ces religieuses et les appelait ses Catherinettes. Cet hôpital fut supprimé au commencement de la révolution.

Une loi du 10 thermidor an III porte : — « Article 14. Le local occupé par les ci-devant Catherinettes, section des Lombards, où se trouvent actuellement les aveugles-travailleurs, est définitivement affecté à cet institut, à la réserve des grands corps de logis qui règnent le long des rues des Lombards et Saint-Denis et de ce qui, dans l’intérieur, serait inutile à leurs logements et ateliers. » Ces bâtiments furent vendus les 24 avril, 15 mai et 3 juillet 1812, par l’administration des hospices ; leur emplacement est représenté aujourd’hui par les nos 39, 41, 43, 45, 47 et 49 de la rue des Lombards. — Une ordonnance royale du 24 décembre 1817, autorisa l’administration de l’institut des Jeunes-Aveugles à aliéner ce qui restait de l’ancienne maison de Sainte-Catherine, pour en affecter le produit à l’achat de l’ancien collége Saint-Firmin. Cette vente fut effectuée le 6 août 1818, moyennant la somme de 193 000 francs.

La maison no 277 a été construite sur l’emplacement de l’église Saint-Sauveur, dont nous traçons ici l’origine. C’était, dans le principe, un oratoire connu sous le nom de Chapelle de la Tour, en raison d’une tour carrée qui y était contiguë, et qui ne fut démolie qu’en 1778. Dès le commencement du XIIIe siècle, cette chapelle était une succursale de Saint-Germain-l’Auxerrois. Il est présumable qu’elle fut érigée en paroisse vers 1250. Les bâtiments de cette église, en partie reconstruits sous le règne de François Ier, ne furent jamais achevés. L’église Saint-Sauveur renfermait les sépultures de plusieurs comédiens célèbres, tels que Turlupin, Gaultier-Garguille, Gros-Guillaume, Guillot-Gorju et Raimond-Poisson. Cette église ayant été ébranlée, lors de la démolition de la tour dont nous avons parlé, on fut obligé de l’abattre en 1787. On la reconstruisait sur les dessins de M. Poyet, architecte, lorsque la révolution ordonna la suspension des travaux. Devenue alors propriété nationale, elle fut vendue le 13 pluviôse an VIII.

Denis-du-Saint-Sacrement (église Saint-).

Située dans la rue Saint-Louis, entre les nos 48 et 50. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Sur l’emplacement occupé par cette église, s’élevait autrefois l’hôtel du vicomte de Turenne.

Le cardinal de Bouillon, neveu et héritier du vicomte, céda cette propriété à la duchesse d’Aiguillon qui, réunie à d’autres personnes pieuses, établit en cet endroit, vers 1684, les religieuses Bénédictines du Saint-Sacrement. Leur couvent, supprimé en 1790, devint propriété nationale. — En vertu d’une ordonnance royale du 29 mai 1822, la ville de Paris fit l’acquisition du domaine de l’État, des bâtiments de cette communauté, moyennant 115 000 francs. Le contrat est à la date du 21 mai 1823. Les anciennes constructions furent abattues vers 1826. Alors, sur ce terrain, M. Godde, architecte, fut chargé de construire une église qui a été livrée au culte le jour de Pâques 1835, sous le vocable de Saint-Denis-du-Saint-Sacrement.

Cette église a coûté 1 347 380 fr. 93 c.

Denis-Faubourg-Saint-Antoine (rue Saint-).

Commence à la rue du Faubourg-Saint-Antoine, nos 331 et 333 ; finit à la rue de Montreuil, nos 60 et 62. Pas de numéro. Sa longueur est de 170 m. — 8e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Antoine.

Ce n’était qu’un chemin au milieu du XVIIIe siècle. On le désignait alors sous le nom de rue du Trône. Vers la fin du même siècle, on lui donna le nom de rue Saint-Denis. — Une ordonnance royale du 6 mai 1827 a fixé la largeur de cette voie publique à 13 m. La plus grande partie du côté gauche en entrant par la rue du Faubourg-Saint-Antoine, est à l’alignement. Les constructions du côté opposé sont soumises à un retranchement de 3 m. environ. — Conduite d’eau.

Députés (palais des).

Situé quai d’Orsay, en face du pont de la Concorde. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Ce palais a été commencé vers 1722, par Girardini,