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Commerce et de l’Industrie (galeries du).

Situées boulevart Bonne-Nouvelle, no 20. — 3e arrondissement, quartier du Faubourg-Poissonnière.

Ce superbe bazar a été construit en 1837, sur les dessins de MM. Lance, architectes.

Commerce Saint-André-des-Arts (cour du).

Commence au passage du Commerce ; finit à la rue de l’Ancienne-Comédie, no 21. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Le mur d’enceinte de Paris construit sous Philippe-Auguste, occupait l’emplacement sur lequel cette cour a été bâtie. Elle fut ouverte en 1776, sur des terrains faisant partie de deux jeux de paume.

Commerce Saint-André-des-Arts (passage du).

Commence à la rue Saint-André-des-Arts, no 71 ; finit à la rue de l’École-de-Médecine, no 30. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Il faisait partie de la cour du Commerce. Son débouché dans la rue Saint-André-des-Arts n’a été formé qu’au mois de juin 1823.

Commerce-Saint-Martin-des-Champs (cour ou passage du).

Commence au passage Frépillon et à l’impasse de Rome ; finit à la rue Phelipeaux, no 27. — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

C’était avant 1806 le passage de la Marmite ; il devait ce nom à une enseigne.

Comte (théâtre de M.).

Situé dans le passage Choiseul. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.

En 1814, M. Comte, physicien, conçut le projet de former une troupe de jeunes artistes. Peu de temps après, ayant mis ce projet à exécution, il fit représenter quelques intermèdes dans l’hôtel des Fermes, où il donnait alors ses séances. Ce genre de spectacle obtînt la faveur du public, et M. Comte se décida, en 1818, à faire construire une salle dans le passage des Panoramas. Des vaudevilles et des pièces féeries composèrent dès ce moment le répertoire de ce théâtre. En 1826, M. Comte fit bâtir une nouvelle salle dans le passage Choiseul. L’inauguration a eu lieu le 23 décembre de la même année.

Concorde (place de la).

Située entre le jardin des Tuileries, les Champs-Élysées, le pont de la Concorde et la rue Royale. Le dernier numéro est 10. — 1er arrondissement. Le no 2 est du quartier des Tuileries ; les numéros de 4 à 10 dépendent du quartier des Champs-Élysées.

Paris, sous les premiers Valois, refluait vers l’orient de la ville, et le vieux Louvre de Philippe-Auguste était délaissé pour l’hôtel de Saint-Paul. Alors le terrain occupé par cette place, où tant de dorure étincelle aujourd’hui, se trouvait perdu au milieu des bas-fonds marécageux livrés au hasard des débordements du fleuve.

Catherine de Médicis ramena la royauté dans le palais du Louvre, et pour la surveiller plus à son aise, elle bâtit à côté de la demeure de son fils un nouveau palais dont la splendeur rayonna bientôt sur tout ce qui l’entourait.

Déjà, sous Louis XIV, la ville débordait à droite et à gauche, poussant en avant ses quais, ses rues, ses maisons de plaisance. Le flot de cette marée montante atteignait les terrains de la place au moment où le grand siècle venait de finir.

À la mort de Louis XIV, toute l’affection du peuple se porta avec ardeur sur le seul rejeton de la famille royale, échappé comme par miracle au fatal destin des autres héritiers de la couronne.

Louis XV débutait par des triomphes, lorsqu’il fut attaqué à Metz d’une fièvre putride. La douleur du peuple fut vive et sincère : les Parisiens décernèrent à leur roi mourant le surnom de Bien-Aimé. Quand il fut rétabli, la joie de la nation parut aussi grande que sa douleur avait été profonde. « Paris, dit un écrivain contemporain, n’était qu’une enceinte immense pleine de fous. » Le roi, vivement ému de ces marques d’affection, dit en versant des larmes : « Qu’ai-je donc fait pour être aimé ainsi ? » Alors les prévôt des marchands et échevins votèrent une statue équestre en l’honneur du Bien-Aimé, et pour la recevoir le roi fit don à sa bonne ville de Paris d’un vaste emplacement situé à l’extrémité du jardin des Tuileries.

Nous rapportons ici les lettres-patentes relatives à cette donation.

« Louis, etc… Ayant agréé la délibération prise par nos chers et bien-amés les prévost des marchands et échevins de notre bonne ville de Paris, le 27 juin 1748, tendante à ce qu’il nous plut leur permettre de transmettre à la postérité leur zèle pour notre gloire, la reconnaissance et l’amour de nos sujets, par un monument décoré de notre statue équestre, en telle forme et dans tel emplacement de cette capitale qu’il nous plairoit d’ordonner, nous aurions en conséquence déterminé comme le plus convenable à l’embellissement de notre dite ville, au bien public et à la commodité de ses habitants, l’emplacement qui nous appartient entre le fossé qui termine le jardin de notre palais des Tuileries, l’ancienne porte et faubourg Saint-Honoré, les allées de l’ancien et nouveau cours et le quai qui borde la rivière ; et permis à cet effet aux dits prévost des marchands et échevins de faire établir les fondations et constructions du piédestal destiné à recevoir notre statue équestre dans le point dudit emplacement, etc…, voulons et nous plait :

Article 1er. Que la place destinée à recevoir le