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Chapelle expiatoire.

Située dans la rue de l’Arcade. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

« Louis, etc… Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : Art. 4. Il sera également élevé un monument, au nom et aux frais de la nation à la mémoire de Louis XVI, de la Reine Marie-Antoinette et de Madame Elisabeth, etc…

» Donné au château des Tuileries, le 19e jour de janvier, l’an de grâce 1816, et de notre règne le 21e. Signé Louis. »

La chapelle expiatoire a été construite sur l’emplacement de l’ancien cimetière de la Madeleine, dans lequel avaient été inhumés Louis XVI et Marie-Antoinette. Leurs dépouilles mortelles furent retrouvées à l’endroit occupé maintenant par l’autel placé dans la crypte au-dessous de la chapelle même ; elles ont été transférées dans l’église royale de Saint-Denis. Ce monument a coûté environ deux millions. Les constructions ont été exécutées sous la direction de M. Fontaine, architecte, ayant pour inspecteur M. Lebas. Cette chapelle ne doit pas entrer en parallèle avec les monuments des anciens. L’auteur a tout créé et approprié à son sujet. Le monument est isolé par des allées sur les deux côtés, et par une avenue au devant. Le pourtour est planté de cyprès. On arrive à l’édifice par trois issues : sur la façade par la rue de l’Arcade, sur le côté par la rue de la Madeleine, et derrière par la rue d’Anjou. Au-dessus de la porte d’entrée, on lit cette inscription dédicatoire :

Le roi Louis XVIII a élevé ce monument pour consacrer le lieu où les dépouilles mortelles du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette, transférées le 21 janvier 1815 dans la sépulture royale de Saint-Denis, ont reposé pendant 21 ans ; il a été achevé la deuxième année du règne du roi Charles X, l’an de grâce 1826.

On ne peut arriver dans l’enceinte sacrée sans éprouver une sensation profonde, un sentiment de respect et de vénération. La situation du lieu les objets qui l’entourent ; enfin, la disposition générale, tout impose et commande le recueillement.

Chapon (rue).

Commence à la rue du Temple, nos 27 et 29 ; finit à la rue Transnonnain, nos 16 et 18. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 30. Sa longueur est de 238 m. — Les numéros pairs sont du 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs ; les impairs, du 7e arrondissement, quartier Sainte-Avoie.

En 1293, c’était la rue Robert-Bégon, Béguon ou Capon. Le continuateur de Dubreuil l’appelle rue du Coq. Sous le règne de Philippe-le-Bel, on nommait par dérision une synagogue la maison de la société des Capons. Cette rue a été longtemps affectée à la débauche. — Une décision ministérielle à la date du 12 fructidor an V, signée François de Neufchâteau, avait fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 14 janvier 1829. Les maisons nos 2 et 6 sont alignées. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Le second couvent des Carmélites était situé dans cette rue. Autorisées à former un nouvel établissement de leur ordre à Paris, les Carmélites de la rue Saint-Jacques réunirent, en 1617, quelques-unes de leurs sœurs dans une maison de la rue Chapon. Aidées par les libéralités de la duchesse de Longueville et du duc son fils, elles firent construire un couvent, puis bâtir une église qui fut dédiée en 1625. Cet établissement fut confirmé par lettres-patentes données à Versailles au mois d’avril 1688. Cette communauté, supprimée en 1790, devint propriété nationale et fut vendue le 23 prairial an IV. Le couvent des Dames-Carmélites et l’hôtel qui en dépendait, occupaient tout le terrain compris dans le périmètre suivant sur la rue Chapon, une ligne partant depuis la jambe-étrière, commune aux maisons nos 13 et 15, passant sur les propriétés 15, 17, 19, 21, 23, jusqu’à l’angle formé par cette rue et celle Transnonnain ; sur la rue Transnonnain, la partie comprise entre les rues Chapon et Montmorency, dont les maisons portent les nos 12, 14 et 16 ; enfin, sur la rue Montmorency, la partie occupée aujourd’hui par les maisons 16, 18, 20, 22, 24, 26 et 28. La superficie totale de cette communauté religieuse était de 3 387 m.

Chaptal (rue).

Commence aux rues Pigalle, no 23, et Fontaine, no 1 ; finit à la rue Blanche, nos 34 et 36. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 22. Sa longueur est de 249 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

En vertu d’une ordonnance royale du 12 janvier 1825, MM. Alexandre Delessert et Lavocat ont été autorisés à ouvrir sur leurs terrains une rue qui communiquerait de la rue Blanche à la rue Pigalle. Cette autorisation leur a été accordée à la charge de border la rue de chaque côté d’un trottoir de 1 m. 60 c. de largeur ; de supporter les frais du premier établissement de l’éclairage et du pavage ; de se conformer aux lois et règlements sur la voirie de Paris. Cette ordonnance fut immédiatement exécutée, et la rue nouvelle ouverte sur une largeur de 12 m. 60 c., reçut le nom de rue Chaptal, parce que M. le vicomte Chaptal était aussi propriétaire des terrains qui furent traversés par ce percement.

Charbonniers-Saint-Antoine (rue des).

Commence à la rue de Bercy, nos 47 et 49 ; finit à la rue de Charenton, no 114. Le dernier impair est 17 ; le