Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


fut ensuite occupé par les montagnes Françaises, et le jardin Marbeuf qu’on avait disposé en hippodrome et dans lequel on donnait aussi des fêtes publiques. Ces établissements ont été successivement détruits, et sur leur emplacement on a percé les avenues Lord-Byron, Châteaubriand, Fortunée et Marbeuf. L’avenue des Champs-Élysées est toujours animée par le passage des équipages. C’est aussi dans cette promenade que s’arrête et tournoie encore maintenant le pèlerinage un peu négligé de Longchamp. Cette avenue n’est bordée de constructions que depuis le rond-point des Champs-Élysées jusqu’aux chemins de ronde. Les constructions riveraines sont établies à 4 m. de distance du centre des arbres des contre-allées, sauf toutefois dans la partie du côté des numéros pairs, comprise entre la rue de l’Oratoire et le chemin de ronde, où cette distance est portée à 17 et 19 m. 20 c. Les constructions de l’avenue des Champs-Élysées sont élevées d’après ces alignements, à l’exception de celle qui est située à l’encoignure gauche de la rue Marbeuf. — Égout et conduite d’eau dans presque toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe de l’Ouest).

Champs-Élysées (rond-point des).

Où viennent aboutir les allées d’Antin et des Veuves, les avenues des Champs-Élysées et Matignon, et la rue Montaigne. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 14. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

On voyait autrefois en cet endroit un petit pont de pierre dit pont d’Antin, jeté en 1710 sur l’égout qui passait sur cet emplacement. Cette partie des Champs-Élysées, replantée en 1764, n’a point de dénomination sur le plan de Verniquet. — Une ordonnance royale du 22 avril 1828 prescrivit l’érection de la statue équestre de Louis XV au rond-point des Champs-Élysées. Cette statue n’a point été élevée. On a construit depuis une fontaine. — Égout et conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe de l’Ouest).

Champs-Élysées (rue des).

Commence à l’avenue Gabriel et à la place de la Concorde, no  10 ; finit à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, nos 15 et 17. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 171 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Ce n’était autrefois qu’un chemin nommé de l’Abreuvoir-l’Évêque. Au commencement du XVIIIe siècle, il prit le nom de Bonne-Morue. En vertu des lettres-patentes du 21 juin 1757, les prévôt des marchands et échevins furent autorisés par le roi à disposer de remplacement de la rue de la Bonne-Morue, nécessaire pour les constructions à établir en arrière-corps sur la place Louis XV. L’art. 8 est ainsi conçu : — « Notre intention étant que les constructions des façades décorées des bâtiments qui termineront la place, ainsi que celles des maisons qui seront élevées, tant sur les faces des arrière-corps que sur celles des nouvelles rues, soient entièrement conformes aux dessins par nous approuvés et cy-attachés sous le contr’scel de notre chancellerie, nous ordonnons aux dits prévôt des marchands et échevins d’y tenir la main et d’y assujétir les propriétaires particuliers des terrains auxquels ils jugeront à propos de permettre de construire eux-mêmes les façades de leurs maisons, tant sur la place que sur les rues aboutissantes. » — Suivant le plan annexé à ces lettres-patentes, la rue de la Bonne-Morue devait prendre la dénomination de rue Dauphine.

Les dispositions relatives à la symétrie des bâtiments à construire furent modifiées par des lettres-patentes du 30 octobre 1758, qui portent : — « Art. 2. Les parties des bâtiments qui doivent former la place et ses abords ne seront sujettes à décoration et uniformité que dans les parties ci-après expliquées et suivant les plans attachés sous le contr’-scel de notre chancellerie ; savoir : les façades des grands bâtiments dans toute leur étendue sur la place et leurs retours sur les rues de la Bonne-Morue et de l’Orangerie, à 20 toises ou environ de largeur à prendre du devant des murs de face des colonnades. » La rue qui nous occupe reçut, conformément à un arrêt du conseil d’État du roi du 11 mars 1768, le nom de rue des Champs-Élysées. — Par décision ministérielle du 22 prairial an V, signée Benezech, la largeur de cette voie publique a été fixée à 13 m. Les constructions particulières sont alignées. — Égout. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Chandeliers (rue des Trois-).

Commence au quai Saint-Michel, nos 9 et 11 ; finit à la rue de la Huchette, nos 18 et 20. Pas de numéro. Sa longueur est de 28 m. — 11e arrondissement, quartier de la Sorbonne.

Nous n’avons pu trouver aucun acte antérieur à 1350 qui vînt constater l’existence de cette rue. C’était autrefois un petit chemin, une descente de la rue de la Huchette à la rivière. Son premier nom fut celui de rue Berthe. Dans un compte cité par Sauval, on énonce la rue et le port des Bouticles. En 1366, ce dernier nom était affecté à cette ruelle. À son extrémité se trouvaient des boutiques ou bateaux dans lesquels on conservait du poisson. Son nom actuel lui vient d’une enseigne des Trois-Chandeliers. Le 13 août 1611, les prévôt des marchands et échevins autorisèrent la fermeture de cette rue où il arrivait de fréquents accidents. — Une ordonnance des trésoriers de France, à la date du 22 septembre 1654, prescrivit de nouveau la clôture, « pour éviter, est-il dit, aux accidents qui arrivent journellement par la mort de plusieurs personnes qui sont tuées de nuit. » — Par décision ministérielle du 29 nivôse an VIII, signée L. Bonaparte, la largeur de cette voie publique a été fixée à 7 m. Les