Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


2e arrondissement, quartier Feydeau ; de 74 à la fin, 1er arrondissement, quartier de la Place-Vendôme.

Cette rue a été ouverte en août 1634, sur des marais et jardins potagers, en vertu d’un arrêt du conseil, du 23 novembre 1633, registré au parlement le 5 juillet suivant. On lui donna la qualification de Neuve pour la distinguer de la rue des Petits-Champs, depuis Croix-des-Petits-Champs, qui avait été construite avant cette époque. — Une décision ministérielle, en date du 3 octobre 1809, signée Fouché, et une ordonnance royale du 4 octobre 1826, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 12 m. Les maisons ci-après sont alignées : 27, 29, 31, 33, 35, 37, 39, 41, 43, 45, 55, 57, 59, 103 ; 4, 36, 40, 42, 44, 46, 48 et 62 ; celles qui portent les nos 7, 9, 11, 13, 15, 17, 19, 21, 23, 25, 47, 49, 51, 53, 61, 99 et 101, ne sont soumises qu’à un léger redressement. — Égout entre le passage des Petits-Pères et la rue Vivienne, et depuis la rue de Richelieu jusqu’à la rue Gaillon. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz depuis le passage des Petits-Pères jusqu’à la rue Vivienne (compe Française) ; pour le surplus (compe Anglaise).

Champs-Élysées (les).

Sont limités au sud par le quai de la Conférence, au nord par l’avenue Gabriel, à l’est par la place de la Concorde, et à l’ouest par l’allée des Veuves. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Le Cours-la-Reine étant confondu aujourd’hui dans les Champs-Élysées, nous allons d’abord dire quelques mots sur son origine. Il commençait autrefois à l’endroit où nous voyons la place de la Concorde, bordait la rivière et se terminait au quai des Bons-Hommes, nommé aujourd’hui quai Billy. Marie de Médicis fit tracer et planter ce cours en 1616. Cette promenade était fermée à ses extrémités par des grilles et à ses côtés par des fossés. Les arbres du Cours-la-Reine furent renouvelés en 1724, par le duc d’Antin. — Avant 1670, l’ancien emplacement des Champs-Élysées était encore en culture. On n’y voyait que des maisonnettes et de grands jardins. On commença vers cette époque à y tracer des allées et à planter des arbres. Cette promenade fut d’abord nommée le Grand-Cours pour la distinguer du Cours-la-Reine, qui lui était contigu. Dans la suite les arbres prêtèrent leur ombrage et répandirent de l’agrément en cet endroit, auquel on donna le nom qu’il conserve encore aujourd’hui, par allusion à l’Élysée, aux Champs-Élysées, séjour heureux des ombres vertueuses dans les religions de l’antiquité. En 1770, les plantations de cette promenade furent entièrement renouvelées. Pendant l’hiver de 1818 à 1819, on a exhaussé, affermi et sablé toutes les allées des Champs-Élysées. À l’entrée de cette belle promenade par la place de la Concorde, aux deux côtés de la route, sont élevés sur des piédestaux remarquables par la beauté de leurs proportions, deux groupes en marbre représentant chacun un cheval fougueux arrêté par un homme. Ces groupes, dont les figures sont colossales, correspondent aux deux chevaux de marbre placés à l’entrée occidentale du jardin des Tuileries. Ils ont été sculptés par Coustou le jeune. Placés en 1745 aux deux côtés de l’abreuvoir de Marly, ils ont été transférés à Paris en 1794. Les Champs-Élysées, avant 1792, faisaient partie du domaine de la couronne ; ils furent réunis au domaine national par la loi du 27 novembre 1792. — « Au château de Saint-Cloud, le 20 août 1828. Charles, etc. — Article unique. Sont concédés à la ville de Paris, à titre de propriété, la place Louis XVI et la promenade dite des Champs-Élysées, telles qu’elles sont désignées au plan annexé à la présente loi, y compris les constructions dont la propriété appartient à l’État, et à l’exception des deux fossés de la place Louis XVI qui bordent le jardin des Tuileries. Ladite concession est faite à la charge par la ville de Paris : 1o de pourvoir aux frais de surveillance et d’entretien des lieux ci-dessus désignés ; 2o d’y faire dans un délai de cinq ans des travaux d’embellissement jusques à concurrence d’une somme de deux millions deux cent trente mille francs au moins ; 3o de conserver leur destination actuelle aux terrains concédés, lesquels ne pourront être aliénés en tout ou en partie, etc. Signé Charles. » — (Extrait de la loi.)

En 1838 et 1839 la ville a fait établir dans les Champs-Élysées cinq fontaines dont la dépense s’est élevée à 105,932 fr. Des candélabres et des lanternes ont été placés aussi par ses soins et ont coûté 51,169 fr. 29 c. Des bordures en granit longent les deux côtés de l’allée principale. Le milieu des contre-allées est occupé par des trottoirs en bitume. Enfin la ville a concédé à plusieurs particuliers dix emplacements à la charge d’y construire des pavillons d’après les plans fournis par l’administration. Cette concession a été faite pour 36 années ; sept pavillons sont aujourd’hui entièrement terminés. Il existe dans les Champs-Élysées plusieurs égouts et conduites d’eau. — Éclairage au gaz (compe de l’Ouest).

Champs-Élysées (avenue des).

Commence à la place de la Concorde ; finit aux chemins de ronde des barrières du Roule et de Neuilly. Le dernier impair est 133 ; le dernier pair, 180. Sa longueur est de 1810 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Cette avenue, dont l’existence date de la première plantation des Champs-Élysées, portait autrefois le nom d’allée du Roule. Elle consiste en quatre rangées d’arbres régulièrement plantés, et formant au milieu de deux grandes allées une vaste chaussée. Cette avenue, qui est dans l’alignement de la principale allée du jardin des Tuileries, forme une perspective magnifique que complète admirablement l’Arc-de-Triomphe. On voyait autrefois dans cette promenade le jardin Beaujon, qui