se répandirent sur les deux côtés de la colline ; les uns
se dirigèrent vers l’occident, y bâtirent peu à peu un
village qui prit le nom d’Auteuil ; les autres s’établirent
un peu plus près de Paris, sur la partie orientale de la
côte, dans un endroit où l’on venait d’abattre une partie
de la forêt nommée le Rouvret. Ce second village
prit le nom de Chail, que les titres du XIVe siècle
traduisent en latin par destructio arborum. De Chail
on a fait Chaillot. Ce hameau faisait partie du domaine
du roi. Avant l’origine des affranchissements, c’est-à-dire
au XIIe siècle, il y régnait une coutume, nommée
Béfert ou Béfeht, qui mérite d’être rapportée. La femme
et les enfants, contre l’usage ordinaire, suivaient le sort
du mari quant à la servitude ; par exemple, une femme
de Chaillot, serve du roi par naissance, qui épousait un
homme serf de Sainte-Geneviève à Auteuil, devenait
serve de l’abbaye de Sainte-Geneviève, ainsi que tous
les enfants qu’elle mettait au monde ; et réciproquement,
si une femme d’Auteuil épousait un homme serf
du village de Chaillot, la femme et les enfants devenaient
esclaves du roi. En 1659, le village de Chaillot
fut déclaré faubourg de Paris, sous le nom de la Conférence.
Ce faubourg fut enfermé dans la capitale par
le mur d’octroi construit sous Louis XVI. La principale
rue de cet ancien village conserve encore aujourd’hui
le nom de Chaillot. — Une décision ministérielle
du 15 vendémiaire an IX, signée L. Bonaparte, a
fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m.
Les constructions portant les numéros ci-après ne sont
pas soumises à retranchement : 17, 19, 45, 47, 103,
105, 107 ; 2, 4, 6, 8, 10, 22, 24, 28, 46, 78 bis
et 78 ter. — Égout entre l’avenue des Champs-Élysées
et la rue des Vignes. — Conduite d’eau dans
toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe de l’Ouest).
Au no 99 est l’institution de Sainte-Périne, dont nous traçons ici l’origine. Des religieuses chanoinesses de l’ordre de Saint-Augustin, établies en 1638 à Nanterre, furent transférées à Chaillot en 1659. Cette translation ne fut autorisée par lettres-patentes qu’au mois de juillet 1671. Cette abbaye de Sainte-Geneviève, longtemps connue sous le nom de Notre-Dame-de-la-Paix, prit la dénomination de Sainte-Périne, lorsqu’en 1746, on réunit à cette communauté l’abbaye de Sainte-Périne de La Villette. Cette maison religieuse fut supprimée en 1790. Devenue propriété nationale, elle fut vendue le 11 pluviôse an V. Depuis 1806, c’est un établissement consacré aux personnes des deux sexes, âgées ou infirmes, qui paient une pension ou donnent un capital lors de leur admission dans cette maison.
Chaise (passage de la Petite-).
Il existe depuis 1800 et a pris son nom d’une enseigne.
Chaise (rue de la).
C’était autrefois le chemin de la Maladrerie. On l’appela ensuite rue des Teigneux. Elle devait ces deux noms à un hôpital dont l’emplacement est occupé aujourd’hui par l’hospice des Ménages. Son nom actuel lui vient d’une enseigne. — Une décision ministérielle, à la date du 28 ventôse an IX, signée Chaptal, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 8 m. Le mur de clôture de l’Abbaye-aux-Bois est à l’alignement. Les propriétés de 2 à 24 sont alignées sauf redressement. Les autres constructions du côté des numéros pairs devront avancer sur leurs vestiges actuels. — Égout et conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).
Champ (rue du Petit-).
Elle porta d’abord le nom de rue Payen. Elle tenait cette dénomination du propriétaire d’un clos nommé Payen. Dès 1636, elle est appelée rue de la Barrière. Elle doit sans doute son nom actuel au champ sur lequel on l’a bâtie. — Une décision ministérielle du 23 ventôse an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Le côté gauche est presque entièrement aligné. Depuis 1827, on construit sur le côté opposé, d’après un alignement, à 13 m. de largeur. — Conduite d’eau.
Champ-de-Mars (le).
Ce n’était encore en 1770 qu’un terrain occupé par des maraîchers. À cette époque on y traça un immense parallélogramme de 1,000 m. de longueur, sur 500 m. de largeur. Destiné alors aux élèves de l’École-Militaire, on le décora du titre de Champ-de-Mars. Le physicien Charles y fit, en 1783, la première expérience aérostatique. Cette immense plaine fut le théâtre d’un grand nombre d’événements importants, parmi lesquels nous retraçons la fameuse fédération du 14 juillet 1790. La municipalité de Paris avait conçu le projet de réunir les députés de tous les corps de l’armée et de toutes les gardes nationales de France, pour cimenter une union qui devait rendre au pays le calme et la prospérité. La Fayette fut chargé de tout le soin de la fête, et nommé chef de la fédération en