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combat livré le 9 octobre 1805. On lui rendit son premier nom en 1814. — Une décision ministérielle, du 21 août 1817, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Les constructions du côté des numéros pairs ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau depuis la rue de l’Abbaye jusqu’à la borne-fontaine.

Cargaisons (rue des).

Commence au quai du Marché-Neuf, nos 21 et 26 ; finit à la rue de la Calandre, nos 21 et 23. Pas de numéro. Sa longueur est de 48 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

Le nom de cette rue, dont l’orthographe a souvent varié, dérive probablement du vieux mot français carguer, charger. En effet, à l’extrémité de cette rue, du côté du quai, on chargeait des marchandises. Sur un plan terrier de 1700, elle figure sous le titre de rue de la Femme-Écartelée. — Une décision ministérielle, à la date du 13 brumaire an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m.

Paris le 7 juin 1825. — « Nous, conseiller d’État, préfet de police, vu la lettre de notre collègue, M. le conseiller d’État, préfet de la Seine, en date du 28 mars 1825, et la décision de son excellence le ministre de l’intérieur, du 21 mai suivant, etc. ; arrêtons : — Article 1er. Les propriétaires riverains de la rue des Cargaisons sont autorisés à fermer cette rue, à ses deux extrémités, par des portes ou barrières en charpente à hauteur de clôture et de solidité suffisante, qu’ils feront établir et entretenir à leurs frais. Néanmoins, la rue des Cargaisons ne cessera pas d’être considérée comme voie publique et comme telle soumise aux alignements arrêtés. En conséquence, il est interdit aux riverains de faire aucune reprise, réconfortation, ni construction intérieure, dans les parties sujettes à retranchement, et ils seront tenus de donner en tout temps accès dans ladite rue, aux agents de la voirie chargés d’y exercer leur surveillance etc… Signé G. Delavau. » La largeur actuelle de la rue des Cargaisons varie de 1 m. 10 c. à 1 m. 76 c.

Carmélites (impasse des).

Située dans la rue Saint-Jacques, entre les nos 284 et 286. Pas de numéro. Sa longueur est de 16 m. — 12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Cette impasse fut formée en 1604, lorsque Marie de Médicis augmenta les bâtiments des Carmélites. C’était plutôt une ruelle qu’une impasse. Elle aboutissait à la rue d’Enfer, était bornée au nord par le séminaire Saint-Magloire et l’hôtel de Chaulnes, et au midi par la maison des Carmélites, qui lui a donné son nom. Nous parlerons de ce couvent à l’article de la rue du Val-de-Grâce, cette voie publique ayant été ouverte en grande partie sur l’emplacement occupé par la communauté des Carmélites. La largeur actuelle de cette impasse est de 6 m. 50 c.

Carmes (marché des).

Situé dans la rue des Noyers. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Ce marché a été formé sur l’emplacement du couvent des Carmes.

Six religieux du Mont-Carmel vinrent en France à la suite du roi saint Louis, lors de sa première croisade en 1254 ; le roi les logea dans une maison du port Saint-Paul où furent depuis les Célestins. En 1309, l’incommodité de cette maison et son éloignement de l’Université furent les principales causes qui déterminèrent ces religieux à solliciter de Philippe-le-Bel l’autorisation de s’établir dans un endroit plus convenable. Ce monarque accueillit favorablement leur demande. Par lettres du mois d’avril de la même année, il leur donna la maison dite du Lion, située dans la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève. Le 13 mars 1310, Clément V autorisa ces religieux à bâtir un nouveau monastère. Les libéralités de Philippe permirent d’augmenter l’emplacement de leur maison. La chapelle que les Carmes firent élever peu de temps après devint bientôt trop petite. Jeanne d’Évreux leur fournit les moyens de construire une église spacieuse dont la dédicace eut lieu le 16 mars 1353, sous l’invocation de la Sainte-Vierge. En 1386, les carmes augmentèrent leur couvent par l’acquisition du collège de Dace. Ces religieux, qui jouèrent un grand rôle dans l’histoire de l’Université, furent supprimés en 1790. Leur église, après avoir servi d’atelier pour une manufacture d’armes, a été démolie en 1811. — « Au palais des Tuileries, le 30 janvier 1811. Napoléon, etc… Nous avons décrété et décrétons ce qui suit, etc… — Art. 5. Le marché actuel de la place Maubert sera transféré sur l’emplacement de l’ancien couvent des Carmes, près de cette place, et dont, à cet effet, nous faisons don à notre bonne ville de Paris. — Art. 6. Ce marché sera bordé par les rues de la Montagne-Sainte-Geneviève, des Noyers, et par une rue à ouvrir entre l’ancien collége de Laon, pour communiquer, ladite rue à ouvrir, à celle de la Montagne-Sainte-Geneviève. Pour l’exécution de cette disposition, la ville de Paris acquerra les maisons ayant face sur la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, et qui sont indiquées sur le plan annexé au présent décret, etc. » Un autre décret, du 24 février suivant, ordonna que ce marché serait terminé au 1er juin de la même année. Cependant la première pierre ne fut posée que le 15 août 1813. M. Vaudoyer, architecte, fut chargé de la direction des travaux dont l’achèvement eut lieu en 1818. Les constructions qui ressemblent à celles du marché Saint-Germain ont coûté environ 728,000 fr. L’acquisition de diverses propriétés particulières a nécessité une dépense de 200,000 fr. Ce marché a été inauguré le 15 fé-