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V

LES RÉPONSES DE M. DRUMONT




J’avais dit que je ne m’adresserais plus à M. Drumont. Non que les sujets de conversation entre nous fussent épuisés, car il sait journellement les faire naître, mais parce que je ne puis m’entêter à parler avec un muet. Puis, en sa qualité de psychologue, Drumont dirait encore que je ne le provoque à la discussion que pour voir mon nom imprimé dans la Libre Parole, ce qui me ferait, chacun le sait, une publicité considérable. J’aime mieux me taire, et quand j’aurai des explications à demander au chevalier de l’antisémitisme, j’irai les lui demander au journal. La très aimable façon dont il m’a reçu l’autre jour, quand je suis allé assister à la première réunion du jury du concours organisé par la Libre Parole m’y encourage. À propos de ce concours je demanderai à Drumont l’autorisation d’en parler librement et de donner sur lui et ses travaux mon appréciation, bien entendu quand on aura attribué la médaille. D’ailleurs, pour l’instant, je suis plongé dans la lecture des manuscrits qu’on m’a confiés, et je ne veux même pas dire, par discrétion, comment je les trouve. Mais, quittons ce sujet. Il faut que je m’explique pourquoi je parle encore à Drumont, après avoir dit que je ne lui demanderais plus rien. C’est que s’il ne m’a pas encore répondu, il a répondu à d’autres. Jaurès lui ayant, dans la Petite République, posé quelques questions, il a donné la réplique.

Eh bien, je ne voudrais pas fâcher un adversaire, mais vraiment cette réplique est absolument inférieure. Drumont va prétendre une fois de plus que je dis cela uniquement pour lui être désagréable ; il aura tort, et j’affirme que, seule, la vérité m’y pousse, comme disait le Barberousse des Burgraves. Mais il faut justifier mon assertion :