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L’ANTIQUITÉ.

sublimes les Hébreux captifs exhalèrent leurs plaintes, mais on sait aussi « qu’ils suspendirent leurs harpes aux saules de la rive sur le fleuve de Babylone ». L’historien avide de précision n’a plus pour tout renseignement que quelques noms d’instruments cités par Daniel lorsqu’il raconte comment le roi voulut forcer les juifs à adorer l’idole d’or, et encore ces noms d’instruments appartiennent-ils à la langue des vainqueurs. C’est par ce passage du livre de Daniel que nous connaissons les noms des instruments assyriens. Voici ces versets : « Un héraut cria à haute voix, voici ce que l’on vous ordonne, peuples, nations, hommes de toutes langues ! Au moment où vous entendrez le son de la trompette, du chalumeau, du tambourah, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d’instruments de musique, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue d’or qu’a élevée le roi Nebucadnetsar. »

On a dressé de nombreuses listes d’instruments hébreux. En torturant les textes on est arrivé à les rendre riches, mais elles ne diffèrent pas beaucoup de celles des Égyptiens et des Assyriens. Parmi les plus célèbres instruments, il faut compter le kinnor, qui semble avoir été la harpe, le nebel, l’asor (psaltérion), l’ugab (cornemuse), le schofar, corne ou trompette sacrée, encore employée dans les synagogues, le hatsotserah, sorte de trompette dont on n’a pu définir ni le genre ni le timbre, ainsi que le tzeltzelem metzillut, le keren, le psantir, etc. Dans le petit nombre des monuments juifs, on a conservé quelques médailles de Simon Nasi et de Simon Bar-Cockab, frappées à l’époque de la révolte