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HISTOIRE DE LA MUSIQUE.

constitué la musique, depuis les essais les plus embryonnaires jusqu’à l’art le plus raffiné.

Non contents de chanter successivement les sons en les astreignant aux lois d’une tonalité et d’un rythme, les musiciens eurent l’idée de superposer et de faire entendre à la fois deux, trois, quatre, et même davantage de ces sons ; ils formèrent ainsi l’harmonie que l’on pourrait définir de la sorte : L’harmonie est l’art de combiner les sons, de manière à en faire entendre plusieurs à la fois. Cet assemblage de sons superposés présente deux caractères bien distincts : ou l’oreille éprouve comme une sensation de repos, ou, au contraire, certaines de ces combinaisons la laissent en suspens et pour ainsi dire inquiète ; elle exige alors impérieusement ce repos qu’on lui a fait désirer. Dans le premier cas, l’harmonie est dite consonante ; dans le second, elle est dissonante. L’histoire nous apprendra par quelles péripéties les dissonances sont devenues consonances et vice versa ; mais, en principe, c’est toujours d’après cette division que les superpositions de notes, dites accords, ont été désignées.

À la tonalité, au rythme, à l’harmonie vient se joindre un quatrième élément, le timbre, qui joue dans la musique le rôle du coloris dans la peinture. Chanter ne suffisant pas à l’homme, il voulut inventer des voix factices permettant de varier les sons, et il trouva ce que l’on appelle des instruments de musique. Si nombreux qu’ils aient été, depuis la plus haute antiquité jusqu’à nos jours, tous les instruments peuvent se réduire à trois types principaux : 1° les instruments à cordes ; 2° les instruments à vent ; 3° les instruments à