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HISTOIRE DE LA MUSIQUE.

fut, dit-on, envoyé à Pépin le Bref par l’empereur de Constantinople Constantin Copronyme ; mais, en 951, nous trouvons déjà la description d’un orgue immense, construit par les soins de l’évêque Elphège, à Winchester. Il avait quatre cents tuyaux et quarante touches ; il était joué par deux organistes et alimenté d’air par vingt-six soufflets, que mettaient en mouvement soixante-dix hommes. À cette époque, l’art de jouer de l’orgue était déjà fort avancé, et les plus grands musiciens du moyen âge étaient organistes.

Tout le monde ne pouvait posséder ces immenses instruments ; aussi avait-on inventé de petites orgues portatives, qui furent en vogue pendant tout le moyen âge et que l’on rencontre fréquemment dans les miniatures et dans les monuments. Un ou deux rangs de tuyaux, posés sur un sommier ou caisse à air, qu’un, deux ou trois soufflets alimentaient, plus un clavier, voilà de quoi se composaient ces orguettes, ces régales, ces portatifs, auxquels les textes du moyen âge font continuellement allusion. Nous retrouverons les régales aux xve et xvie siècles.

Malgré la multiplicité des noms qui désignent la trompette, cet instrument se réduit toujours à deux espèces : la trompette militaire de grande dimension et le clairon, graile et claronceau, à la voix aiguë.

Le cor suivit les mêmes transformations que la trompette. Instrument légendaire de la chasse et de la guerre, il se retrouve dans plus d’un manuscrit, dans plus d’un texte. Il est en bois, en or, en argent, en ivoire. Qu’il soit le cor magique d’Arthur ou l’oliphant de Roland, toujours il est le même, droit ou à peine