Page:Lavoix - Histoire de la musique, 1884.djvu/110

Cette page n’a pas encore été corrigée
104
HISTOIRE DE LA MUSIQUE.

strument, d’une riche et belle structure, comme dans le portail de l’abbaye de Saint-Denis. Le nombre de ses cordes variait de trois à six. La vièle fut l’instrument préféré de tout le moyen âge : c’était elle qui accompagnait le chant des lais, rondeaux, chansons de geste. Jérôme de Moravie, un écrivain de la fin du xiiie siècle, l’a décrite en détail, donnant son accord et sa forme.

Il ne faut pas confondre la vièle à archet, ou viole, avec la vielle à roue et à manivelle, dont nous nous servons encore aujourd’hui. Les plus anciennes vielles à roue se trouvent sur le chapiteau de Saint-Georges de Bocherville, que nous avons vu plus haut, et dans un manuscrit du xie siècle. Elle est grande, et quelquefois jouée par deux personnes ; cependant elle diffère peu de notre vielle moderne (fig. 33). Elle portait le nom d’organistrum pour les savants, celui de chifonie pour le vulgaire. Le xiiie siècle fut son époque de gloire. Ornée de sculptures, de peintures, d’armoiries, enrichie de pierreries, d’or et d’argent, la vielle lutta, et quelquefois avec avantage, contre la viole. Nous la retrouverons plus tard, mais bien déchue de sa gloire première.

[ image manquante ]

FIG. 36. VIOLE, xiiie siècle. (Cathédrale de Chartres.)

Violes et chifonies eurent un terrible concurrent