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HISTOIRE DE LA MUSIQUE.

Clermont, à Aix, etc. ; il n’était pas une cathédrale qui n’eût sa maîtrise, pas une abbaye qui n’eût son école de musique.

Il ne faudrait pas croire que seules les églises et les abbayes eussent leur part dans ce fructueux labeur. À peine établies, les universités avaient inscrit la musique dans leurs programmes. L’art profane et populaire avait aussi ses écoles ; les trouvères et ménestrels, voyageant par les villes, s’arrêtaient en temps de carême, à l’époque où tout chant joyeux devait cesser, et là, enseignaient, à qui voulait les apprendre, chansons et refrains. Les plus grands seigneurs envoyaient leur personnel chantant et musiquant à ces écoles, dites de Ménestrandie ou Scholæ mimorum, pour renouveler leur répertoire et apprendre de nouvelles mélodies.

Nous avons vu que dès la fin du xie siècle les neumes se trouvent assis sur les lignes de la portée, leur forme est chaque jour de plus en plus accusée et bientôt on voit les points et les virgules se transformer et devenir la notation carrée, qui a été employée pendant tout le moyen âge et dont nous nous servons encore dans le plain-chant de l’Église. Quant au nombre des lignes de la portée, il est absolument sans importance : tantôt on en trouve trois, tantôt quatre, tantôt cinq, quelquefois onze, qui représentent toute l’étendue employée dans le chant. Ce n’est qu’à une époque assez rapprochée de nous, vers la fin du xvie siècle, que le nombre des lignes de la portée est fixé définitivement, à quatre pour le plain-chant, à cinq pour la musique profane.

Mais si l’écriture des xiie et xiiie siècles paraît à