Page:Lavoisier - Traité élémentaire de chimie.djvu/82

Cette page a été validée par deux contributeurs.
38 Décomposition  

7 à 8 pouces cubiques d’un fluide élastique beaucoup plus propre que l’air de l’atmosphère à entretenir la combustion & la respiration des animaux.

Ayant fait passer une portion de cet air dans un tube de verre d’un pouce de diamètre & y ayant plongé une bougie, elle y répandoit un éclat éblouissant ; le charbon au lieu de s’y consommer paisiblement comme dans l’air ordinaire, y brûloit avec flamme & une sorte de décrépitation, à la manière du phosphore, & avec une vivacité de lumière que les yeux avoient peine à supporter. Cet air que nous avons découvert presque en même temps, M. Priestley, M. Schéele & moi, a été nommé, par le premier, air déphlogistiqué ; par le second, air empiréal. Je lui avais d’abord donné le nom d’air éminemment respirable : depuis, on y a substitué celui d’air vital. Nous verrons bientôt ce qu’on doit penser de ces dénominations.

En réfléchissant sur les circonstances de cette expérience, on voit que le mercure en se calcinant absorbe la partie salubre & respirable de l’air, ou, pour parler d’une manière plus rigoureuse, la base de cette partie respirable ; que la portion d’air qui reste est une espèce de mofète, incapable d’entretenir la combus-