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  Atmosphère de la Terre. 31

L’air, dans cette supposition, ou au moins une partie des substances aériformes qui le composent, cesseroient sans doute d’exister dans l’état de vapeurs élastiques, faute d’un degré de chaleur suffisant ; elles reviendroient donc à l’état de liquidité, & il en résulteroit de nouveaux liquides dont nous n’avons aucune idée.

Ces deux suppositions extrêmes font voir clairement 1.o que solidité, liquidité, élasticité, sont trois états différens de la même matière, trois modifications particulières, par lesquelles presque toutes les substances peuvent successivement passer, & qui dépendent uniquement du degré de chaleur auquel elles sont exposées, c’est-à-dire, de la quantité de calorique dont elles sont pénétrées ; 2.o qu’il est très-probable que l’air est un fluide naturellement en vapeurs, ou pour mieux dire, que notre atmosphère est un composé de tous les fluides susceptibles d’exister dans un état de vapeurs & d’élasticité constante, au degré habituel de chaleur & de pression que nous éprouvons ; 3.o qu’il ne seroit pas par conséquent impossible qu’il se rencontrât dans notre atmosphère des substances extrêmement compactes, des métaux mêmes, & qu’une substance métallique, par exemple, qui seroit un peu plus volatile que le mercure, seroit dans ce cas.