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  De l’élasticité des Corps. 25

s’approcher. Cette tendance qu’ont les molécules du calorique à s’écarter, a lieu même à de fort grandes distances. On en sera convaincu si l’on considère que l’air est susceptible d’un grand degré de compression ; ce qui suppose que ses molécules sont déjà très-éloignées les unes des autres : car la possibilité de se rapprocher, suppose une distance au moins égale à la quantité du rapprochement. Or ces molécules de l’air qui sont déjà très-éloignées entr’elles tendent encore à s’éloigner davantage : en effet, si on fait le vide de Boyle dans un très-vaste récipient, les dernières portions d’air qui y restent se répandent uniformément dans toute la capacité du vase, quelque grand qu’il soit, elles le remplissent en entier & pressent contre ses parois : or cet effet ne peut s’expliquer qu’en supposant que les molécules font un effort en tout sens pour s’écarter, & l’on ne connoît point la distance à laquelle ce phénomène s’arrête.

Il y a donc une véritable répulsion entre les molécules des fluides élastiques ; ou du moins les choses se passent de la même manière que si cette répulsion avoit lieu, & on auroit quelque droit d’en conclure que les molécules du calorique se repoussent les unes les autres. Cette force de répulsion une fois admise, les