Page:Lavoisier - Traité élémentaire de chimie.djvu/287

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
242 Dissolutions par l’Acide sulfur.  

expérience faite par une autre méthode, 72 parties de soufre en absorbent 28 d’oxygène, pour former la même quantité de 100 parties d’acide sulfurique sec.

Cet acide ne dissout, comme tous les autres, les métaux qu’autant qu’ils ont été préalablement oxidés ; mais la plupart sont susceptibles de décomposer une portion de l’acide, & de lui enlever assez d’oxygène pour devenir dissolubles dans le surplus : c’est ce qui arrive à l’argent, au mercure & même au fer & au zinc, quand on les fait dissoudre dans de l’acide sulfurique concentré & bouillant. Ces métaux s’oxident & se dissolvent, mais ils n’enlèvent pas assez d’oxygène à l’acide pour le réduire en soufre ; ils le réduisent seulement à l’état d’acide sulfureux, & il se dégage alors sous la forme de gaz acide sulfureux. Lorsqu’on met de l’argent, du mercure ou quelque métal autre que le fer & le zinc dans de l’acide sulfurique étendu d’eau, comme ils n’ont pas assez d’affinité avec l’oxygène pour l’enlever, ni au soufre, ni à l’acide sulfureux, ni à l’hydrogène, ils sont absolument insolubles dans cet acide. Il n’en est pas de même du zinc & du fer : ces deux métaux, aidés par la présence de l’acide, décomposent l’eau ; ils s’oxident à ses dépens, & deviennent alors dissolubles dans l’acide, quoiqu’il ne soit ni concentré ni bouillant.