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  Acides nitreux et nitrique. 235

plus concentré & avec infiniment moins de perte, en mêlant ensemble du salpêtre & de l’argile bien sèche, & en les poussant au feu dans une cornue de grès. L’argile se combine avec la potasse pour laquelle elle a beaucoup d’affinité : en même-temps il passe de l’acide nitrique très-légèrement fumant, & qui ne contient qu’une très-petite portion de gaz nitreux. On l’en débarrasse aisément, en faisant chauffer foiblement l’acide dans une cornue : on obtient une petite portion d’acide nitreux dans le récipient, & il reste de l’acide nitrique dans la cornue.

On a vu dans le corps de cet ouvrage que l’azote étoit le radical nitrique : si à vingt parties & demie en poids d’azote, on ajoute quarante-trois parties & demie d’oxygène, cette proportion constituera l’oxide ou le gaz nitreux ; si on ajoute à cette première combinaison 36 autres parties d’oxygène, on aura de l’acide nitrique. L’intermédiaire entre la première & la dernière de ces proportions, donne différentes espèces d’acides nitreux, c’est-à-dire, de l’acide nitrique plus ou moins imprégné de gaz nitreux. J’ai déterminé ces proportions par voie de décomposition, & je ne puis pas assurer qu’elles soient rigoureusement exactes ; mais elles ne peuvent pas s’écarter beaucoup de la vérité. M. Cavendish, qui a prouvé le premier, & par