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  Dissolution des Oxides. 179

forme de gaz au degré de température dans lequel nous vivons, mais ce gaz trouve dans l’acide muriatique oxygéné plus d’eau qu’il n’en faut pour être retenu & pour demeurer sous forme liquide ; il ne se dégage donc pas comme l’acide sulfureux, & après s’être combiné avec l’eau dans le premier instant, il se combine paisiblement ensuite avec l’oxide métallique qu’il dissout.

Un quatrième phénomène est que les métaux qui ont peu d’affinité pour l’oxygène, & qui n’exercent pas sur ce principe une action assez forte pour décomposer, soit l’acide, soit l’eau, sont absolument indissolubles : c’est par cette raison que l’argent, le mercure, le plomb, ne sont pas dissolubles dans l’acide muriatique, lorsqu’on les présente à cet acide dans leur état métallique ; mais si on les oxide auparavant, de quelque manière que ce soit, ils deviennent aussitôt très-dissolubles, & la dissolution se fait sans effervescence.

L’oxygène est donc le moyen d’union entre les métaux & les acides ; & cette circonstance qui a lieu pour tous les métaux comme pour tous les acides, pourroit porter à croire que toutes les substances qui ont une grande affinité avec les acides contiennent de l’oxygène. Il est donc assez probable que les quatre terres sa-