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178 Effervescence.  

taux, en général, surtout par la voie humide, n’enlèvent point à cet acide la totalité de l’oxygène ; ils ne le réduisent point en soufre, mais en acide sulfureux qui ne peut également exister que dans l’état de gaz au degré de température & de pression dans lequel nous vivons. Cet acide doit donc se dégager sous la forme de gaz, & c’est encore à ce dégagement qu’est due l’effervescence.

Un second phénomène est que toutes les substances métalliques se dissolvent sans effervescence dans les acides quand elles ont été oxidées avant la dissolution : il est clair qu’alors le métal n’ayant plus à s’oxider, il ne tend plus à décomposer ni l’acide ni l’eau ; il ne doit donc plus y avoir d’effervescence, puisque l’effet qui le produisait n’a plus lieu.

Un troisième phénomène est que tous les métaux se dissolvent sans effervescence dans l’acide muriatique oxygéné : ce qui se passe dans cette opération mérite quelques réflexions particulières. Le métal dans ce cas enlève à l’acide muriatique oxygéné son excès d’oxygène ; il se forme d’une part un oxide métallique, & de l’autre de l’acide muriatique ordinaire. S’il n’y a pas d’effervescence dans ces sortes de dissolutions, ce n’est pas qu’il ne soit de l’essence de l’acide muriatique d’exister, sous la