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84 Des Oxides métalliques.  

qui d’un sel neutre qu’elle étoit avant la calcination, se convertit au feu en un alcali terreux, en perdant moitié de son poids, & les métaux qui s’associent par la même opération une nouvelle substance dont la quantité excède quelquefois moitié de leur poids, & qui les rapproche de l’état d’acide. Il auroit été contraire à nos principes de classer sous un même nom des substances si différentes, & surtout de conserver aux métaux une dénomination si propre à faire naître des idées fausses. Nous avons en conséquence proscrit l’expression de chaux métalliques, & nous y avons substitué celui d’oxides, du grec ὀξύς.

On voit d’après cela combien le langage que nous avons adopté est fécond & expressif ; un premier degré d’oxygénation constitue les oxides ; un second degré constitue les acides terminés en eux, comme l’acide nitreux, l’acide sulfureux ; un troisième degré constitue les acides en ique, tels que l’acide nitrique, l’acide sulfurique ; enfin nous pouvons exprimer un quatrième degré d’oxygénation des substances, en ajoutant l’épithète d’oxygéné, comme nous l’avons admis pour l’acide muriatique oxygéné.

Nous ne nous sommes pas contentés de désigner sous le nom d’oxides la combinaison des métaux avec l’oxygène ; nous n’avons fait au-