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64 Calorique dégagé de la Combust.  

qui puisse altérer la pureté de l’air, & qu’il n’agit qu’en enlevant au calorique sa base, c’est-à-dire l’oxygène qui y étoit uni.

J’ai dit plus haut que si on brûloit un corps combustible quelconque dans une sphère creuse de glace ou dans tout autre appareil construit sur le même principe, la quantité de glace fondue pendant la combustion, étoit une mesure exacte de la quantité de calorique dégagé. On peut consulter à cet égard le Mémoire que nous avons donné en commun à l’Académie, M. de la Place & moi, année 1780, page 355. Ayant soumis la combustion du phosphore à cette épreuve, nous avons reconnu qu’une livre de phosphore en brûlant, fondoit un peu plus de 100 liv. de glace.

La combustion du phosphore réussit également dans l’air de l’atmosphère, avec ces deux différences seulement, 1°. que la combustion est beaucoup moins rapide, attendu qu’elle est rallentie par la grande proportion de gaz azotique qui se trouve mêlé avec le gaz oxygène : 2°. que le cinquième de l’air, tout au plus, est seulement absorbé, parce que cette absorption se faisant toute aux dépens du gaz oxygène, la proportion du gaz azotique devient telle vers la fin de l’opération, que la combustion ne peut plus avoir lieu.