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« D’une masse, l’édifice va s’effondrer. Mais avant de tomber, comme elle le fit sans défense — car elle était constituée de telle sorte qu’elle ne pouvait ni ne devait se défendre, — la royauté allait encore joindre une page à son histoire, où apparaîtrait d’une manière étrange et saisissante — et d’une manière touchante et émouvante aussi — la grande force morale que durant tant de siècles elle avait si magnifiquement représentée. »

Cette fin de chapitre m’intrigua. Cela fait bien, je sais, de terminer un chapitre par une énigme. L’attention du lecteur s’éveille. Le lecteur d’un roman-feuilleton, après qu’il a lu ces derniers mots sur le journal du jour : « Quelle était cette main ? Quelle était cette tête ? » cherche et rêve jusqu’au lendemain. Je me demandai : « Quelle était donc cette page que la royauté allait joindre à son histoire ? Je ne trouvai point de réponse ; je tournai le feuillet, et je lus le titre du chapitre XVIe et dernier : « la grande peur ».