Page:Lavisse - La Bataille de Bouvines, paru dans le Journal des débats, 13 et 16 décembre 1888.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à Hugues de France et à la race qui sortirait des reins de ce prince jusqu’à la consommation des siècles.

Aussi bien n’était-ce pas le moment de discourir. Le roi pria brièvement. Je voudrais bien qu’il eût dit la prière que lui prête un chantre français de la bataille, car elle est bien jolie : « Seigneur, je ne suis qu’un homme, mais je suis roi de France ! Vous devez me garder, sans manque. Gardez-moi et vous ferez bien. Car par moi vous ne perdrez rien. Or donc, chevauchez, je vous suivrai, et partout après vous j’irai… »

Il sort de l’église, « rayonnant de joie, comme si on l’eût invité à une noce ». Il monte à cheval, et, « haut sur son haut destrier », se précipite dans l’avant-garde