Page:Lavignac - Les Gaietés du Conservatoire.djvu/114

Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
LES GAIETÉS DU CONSERVATOIRE

— Moi, je l’ai toujours considéré comme un fou, un braque, un déséquilibré…

— Et noceur avec cela ! il est sûr que s’il n’avait pas été prix de Rome, il n’en serait pas arrivé là, le pauvre garçon… »

Telle est la conversation que surprit un beau matin, sous le porche, entre Massenet, Lenepveu et Paladilhe, la brave mère Lizière.

Bondir à la salle d’attente, y rencontrer la mère Caspienne et les autres boîtes à potins fut l’affaire d’une seconde.

— « Savez-vous, ma chère, ce que je viens d’apprendre ?

— ? …

— Eh ! bien, ce pauvre M. Clavier, accompagnateur de la classe d’opéra-comique…

— Quoi ? que lui est-il arrivé ?

— Il lui est arrivé tout simplement qu’on l’a guillotiné hier matin.

— !!!

— Oui, ma chère, c’est comme je vous le dis. Ces messieurs sont en train de se raconter les détails de l’exécution, c’était atroce.

— Comment ! M. Clavier !… mais qu’est-ce qu’il avait fait ?

— Je n’en sais rien, mais il paraît que c’est un drame épouvantable ; il s’était grisé, il avait bu du rhum, d’autres disent qu’il était fou, on a nommé un juge d’instruction, le Président