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LES GAIETÉS DU CONSERVATOIRE

montré de la vocation pour la carrière ecclésiastique, fit ses études au séminaire, et lorsqu’il en fut sorti, son père obtint de l’archevêché, par l’intermédiaire du curé, qu’il fût nommé vicaire dans sa petite église.

Pourvu d’une merveilleuse prestance, personne n’était plus fier que le brave père Veteau lorsque, coiffé du tricorne empanaché, vêtu de son habit magnifiquement chamarré de broderies d’or, chaussé de beaux bas de coton blanc qui moulaient ses grosses jambes de campagnard, et frappant de sa canne au pommeau journellement astiqué les dalles sonores, il précédait son fils allant célébrer le saint sacrifice.

Mais il caressait un rêve aussi ambitieux que compliqué, qu’il vint un jour m’exposer, car pour sa réalisation il était nécessaire que son cadet entrât dans ma classe ; je l’y pris donc