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d’Amfortas (La Souffrance), qu’elle agit sous la puissance de l’envoûtement d’un magicien (Klingsor, La Magie). Parsifal promet à Kundry sa rédemption (La Promesse, La Foi) ; elle, de plus en plus passionnée, déploie de nouveau tous ses moyens de séduction, elle le supplie (Plainte des Filles-Fleurs), elle le menace, le poursuit (La Galopade), elle veut de force l’étreindre dans ses bras (Kundry)… Soudain apparaît Klingsor, brandissant La Lance dont il menace Parsifal ; mais l’arme reste suspendue immobile au-dessus de la tête de celui-ci, qui s’en saisit et trace dans les airs le signe de la croix (Le Graal)[1]. À ce signe, les jardins s’effondrent, les fleurs magiques se dessèchent, Klingsor tombe mort.

On voit avec quel art admirable le procédé des Leit-motifs est exploité dans cette scène capitale, dont, grâce à eux, on peut suivre pas à pas les émouvantes péripéties, même dans l’ignorance de la langue ou sans distinguer les paroles.

3me  Acte.

— Ce dernier acte se divise de lui-même en deux tableaux : 1, la cabane du vieux chevalier Gurnemanz, sur les domaines du Graal ; 2, la scène dans le Temple. —

Le Prélude, qui, ici encore, s’unit directement à l’action, nous présente, dès le début, un des aspects à la fois riants et austères de la campagne avoisinant le burg du Montsalvat, celui du Désert fertile et pittoresque.

  1. À l’instant précis où Klingsor lance l’arme sacrée dans la direction de Parsifal, un curieux effet d’orchestre mérite d’être signalé à l’auditeur attentif : pour produire l’impression du sifflement de la lance dans l’air, Wagner emploie un long glissando des harpes, sur une étendue de deux ortaves, singulièrement descriptif.