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tice de l’expiation, combinés ensemble, Loge (la ruse), La Trahison par la magie, qui poursuit son cours, puis, lorsque Siegfried, à l’incitation de Hagen, propose de raconter son enfance et sa jeunesse, La Forge, puis encore L’Oiseau.

Le récit qui suit, et qui nous conduit directement à la scène de l’assassinat, est si merveilleusement commenté par l’orchestre qu’on pourrait en suivre toutes les péripéties sans le secours des paroles.

C’est d’abord La Forge où il a été élevé dans un état de Servitude, dans l’espoir qu’un jour il tuerait Le Dragon ; c’est la doucereuse complainte de Mime ; c’est la fonte de L’Épée et la victoire sur Le Dragon ; ensuite reparaissent les « murmures de la Forêt », dans lesquels Siegfried à présent chante la partie de L’Oiseau ; la mort de Mime motive un dernier retour de La Forge. À ce moment, Hagen, poursuivant ses maléfices, prépare un nouveau philtre qui, celui-là, rend la mémoire, et le lui présente sous les contours trompeurs de L’Amitié perfide ; Siegfried vide la coupe d’un trait, pendant que mystérieusement glisse dans l’orchestre le thème de La Trahison par la magie, sournoisement préparé par La Puissance du Casque, et instantanément suivi de L’Amour héroïque et de l’amour humain de Brünnhilde. La mémoire est revenue, le récit reprend ; avec lui, de nouveau, les « murmures de la forêt », L’Oiseau, Le Charme des flammes, Freïa, la beauté, Le Sommeil de Brünnhilde, L’Héritage du monde, Le Salut au monde, avec la terminaison en tierces du Duo d’amour, le souvenir des premières extases… C’est alors que le traître Hagen, montrant à Siegfried les deux corbeaux de Wotan qui passent en croassant, le contraint à tourner le dos, et enfonce son épieu entre les deux épaules du héros. La Malédiction de l’anneau retentit violemment, puis,