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ment où le rideau se referme, l’idée de La Vengeance et surtout celle de La Servitude dominent les bruits de fête.

3me  Acte.

Prélude et scène i. — Après les émotions violentes des deux actes précédents, on éprouve un indicible besoin de calme et de fraîcheur.

La ravissante scène de « Siegfried et les Filles du Rhin » arrive merveilleusement, comme une soulageante diversion, pour détendre les nerfs surexcités, et les rendre par cela même plus sensibles aux tragiques événements qui termineront le drame.

Dès les premières notes du Prélude se fait entendre encore une fois, alerte et joyeuse, la fanfare d’Appel du fils des bois, à laquelle répondent dans l’éloignement le ror de Gunther et la trompe de Hagen. (Le motif de chasse de Gunther n’est autre que l’Appel au mariage, dérivé lui-même, on s’en souvient, de la Bienvenue de Gutrune.) Le gémissement de La Servitude, qui est rappelé par deux fois, est la seule note sombre de cette scène toute de jeunesse et d’enchantement.

Nous retrouvons d’abord Le Rhin, que (sauf une allusion presque inaperçue dans « Siegfried ») nous n’avons pas entendu depuis la première journée ; L’Adoration de l’or lui fait escorte, avec L’Or, sur lequel les appels de chasse se renouvellent. Ensuite l’orchestre nous présente la gracieuse mélodie qui va devenir un nouveau Trio des séduisantes ondines, qui s’ébattent cette fois à fleur d’eau, accompagnées de l’incessant murmure des flots du Rhin, avec des souvenirs de L’Or perdu.

Le Trio devient Quatuor par l’arrivée de Siegfried, qui s’est égaré à la chasse en poursuivant un ours. Les nymphes l’attirent et le captivent par leur grâce et leur joyeux