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Scène v. — Restée seule avec Gunther et Hagen, ses tristes pensées suivent leur cours, le motif du Travail de destruction l’obsède, La Justice de l’expiation et La Servitude l’accablent, et elle semble pressentir Le Meurtre ; Le Sort, pourtant, dont elle a été un des agents, la hante particulièrement, L’Héritage du monde et L’Amour héroïque lui reviennent en cuisants souvenirs ; deux de ces motifs spécialement, Le Meurtre et La Servitude, se combinent simultanément comme pour faire pressentir l’issue fatale ; de tendres souvenirs ramènent encore Siegfried gardien de l’épée, L’Enthousiasme de l’amour avec ses suites de tierces et de sixtes ; mais toujours dominent les thèmes sombres… C’est sur le rythme persistant de l’opiniâtre Travail de destruction des Nibelungs que Brünnhilde révèle à Hagen que Siegfried reste vulnérable par le dos, et qu’ainsi peut l’atteindre un assassin, ce qui décide de sa perte. Le Regret de l’amour apparaît plusieurs fois, avec La Vengeance, La Servitude ; l’idée du Meurtre prend de l’intensité.

Hagen, s’appuyant sur les motifs de La Vengeance, de La Destruction,… propose la mort de Siegfried.

Gunther, un instant ému par la pensée du chagrin qu’en éprouvera sa sœur, hésite, d’où les retours de La Bienvenue de Gutrune, de Freïa… « Il aura été tué par un sanglier, » propose Hagen ; et Gunther cède, par faiblesse.

Quant à Brünnhilde, s’aidant du motif du Meurtre, et considérant Siegfried comme un lâche qui l’a trahie, elle est la première à vouloir sa mort.

Les trois personnages en scène étant mus par cette unique pensée, ici se place un ensemble en Trio, dans lequel la mort de Siegfried est décidée.

Le double cortège nuptial se reforme, aux sons de L’Appel au mariage, de La Bienvenue de Gutrune ; mais au mo-