de l’arbre ; les mélodies de la forêt se font de nouveau entendre, et il demande à son gentil compagnon, l’oiseau, de chanter encore. L’ami qui lui a déjà donné de si précieux conseils ne peut-il continuer à le guider, lui, si seul au monde et qui aspire si ardemment aux affections dont son cœur sevré est avide ? L’oiseau merveilleux lui révèle alors que sur un rocher solitaire dort, entourée de flammes qui la gardent jalousement, la plus belle des femmes ; elle y attend le fiancé qui saura braver le feu pour la conquérir ; Brünnhilde est son nom ; elle n’appartiendra qu’au héros dont l’âme n’aura jamais été accessible à la peur.
Siegfried, dont le cœur est vierge de toute crainte,
reconnaît en lui-même l’élu qui doit triompher. Ravi, exalté,
ivre de désirs, il s’élance à la conquête de la bien-aimée ;
l’oiseau, qui lui montrera le chemin, plane dans les airs,
et le héros, poussant des cris d’allégresse, suit la route
qui lui est indiquée.
Scène i. — Le décor représente un étroit défilé dans une contrée rocheuse d’aspect sévère et dénudé. Une crypte, dont on aperçoit la sombre ouverture, est taillée dans la montagne qui se dresse à pic au second plan. À gauche un passage parmi les chaos de rochers ; une obscurité relative règne sur le paysage.
Le Voyageur s’est arrêté à l’entrée de la crypte, au sein de laquelle repose de son éternel sommeil Erda, l’âme antique de la terre. Il l’évoque, et par la puissance de son charme la force à s’éveiller. Il veut l’interroger, car elle est la sagesse du monde ; aucun mystère ne lui est inconnu, et le dieu est avide de partager sa science.
La prophétesse émerge lentement de sa mystérieuse retraite, enveloppée d’une lueur confuse ; sa chevelure et